Le défenseur a souligné que depuis sa création en novembre 1994, le TPIR n’a mis en accusation que des membres de l’ancien régime hutu du président Juvénal Habyarimana.
Lors de la conférence de presse, Me Erlinder a distribué une lettre ouverte adressée aux plus hauts organes de l’ONU et dans laquelle il expose les griefs de l’ADAD contre le TPIR.
Dans cette lettre ouverte, il déplore que les enquêtes annoncées par l’ancienne procureur Carla del Ponte sur les crimes allégués du FPR n’aient pas connu de suite.
L’avocat s’appuie aussi sur les 40 mandats d’arrêt lancés le 6 février par le juge espagnol Fernando Andreu Merelles contre des officiers de l’actuelle armée rwandaise.
« Aucune de ces allégations n’a été portée devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda alors que la résolution 955 du Conseil de sécurité et le statut du tribunal demandent que tous les crimes commis au Rwanda en 1994 rentrent dans le mandat du TPIR », indique le texte.
« Par le passé, nous ne disposions pas d’assez de preuves pour appuyer notre thèse, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui », a ajouté le président de l’ADAD.
Interrogé par l’agence Hirondelle aprés cette déclaration, le porte-parole du bureau du procureur, Timothy Gallimore, a indiqué qu’il n’y voyait « rien de nouveau ». « Ils ont, comme les autres, le droit d’exprimer leur propre opinion », a-t-il dit des responsables de l'ADAD .
Le TPIR a prononcé à ce jour 30 condamnations et 5 acquittements. Au centre de détention du tribunal, 27 accusés sont en procès tandis que 7 attendent d’être jugés.
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