Des anciens rebelles démobilisés ont réclamé lundi de l'argent à l'Etat à Man, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, tandis que d'autres ont voulu occuper la préfecture de Bouaké, dans le centre, selon leurs porte-parole.
"Au moins 200" ex-rebelles démobilisés se sont rendus à la préfecture de Man pour réclamer "une prime de guerre de 18 millions de francs CFA" (27.000 euros) par personne, selon leur porte-parole Julien Kessé, joint au téléphone par l'AFP.
"Personne ne nous considère, nous sommes négligés. Ceux qui ont combattu comme nous et qui ont été recrutés dans l'armée ont eu 12 millions récemment et nous rien, nous ne sommes pas d'accord. Nous attendons toujours nos 18 millions de francs CFA", a expliqué M. Kessé.
"Même si le gouvernement n'a pas les 18 millions que nous réclamons, il peut nous faire des propositions. Nous souffrons trop", a déclaré un autre ex-rebelle, Chérif Lacina, qui a pris part à ce mouvement.
A Bouaké, la deuxième ville de Côte d'Ivoire, une vingtaine de démobilisés ont voulu occuper la préfecture.
"Nous avons décidé de prendre la préfecture parce que nous sommes fatigués. On n'a plus d'argent pour payer nos loyers et on venait se loger avec le préfet jusqu'à ce que l'État ait une oreille attentive à nos revendications", a déclaré à l'AFP Aboudou Diakité, un responsable des démobilisés.
Le préfet étant absent, les démobilisés ont reporté leur projet, a précisé M. Diakité.
Fin mai, quelque 6.000 "démobilisés" avaient réclamé 18.000 FCFA (27.000 euros) par tête. Leur mouvement, violemment réprimé par les forces de l'ordre, s'était soldé par la mort de quatre d'entre eux.
Ces démobilisés réclamaient le même traitement que d'autres anciens rebelles devenus soldats dans l'armée, qui s'étaient mutinés en janvier et en mai et avaient obtenu de l'argent de l'Etat, jusqu'à 12 millions de FCFA chacun selon des médias ivoiriens.
La Côte d'Ivoire a connu une décennie de violente crise entre 2002 et 2011, le pays étant coupé en deux entre les rebelles des Forces nouvelles occupant le nord et l'armée régulière qui avait la maitrise du sud. Après la fin de la crise, certains rebelles avaient été intégrés dans l'armée, tandis que d'autres se sont retrouvés démobilisés