Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dénonce l'absence de progrès politique au Mali pour appliquer l'accord de paix de 2015, liée selon lui à la recrudescence des violences dans ce pays, dans un rapport au Conseil de sécurité publié lundi.
"Je suis profondément préoccupé par les développements récents au Mali, en particulier la reprise de violents affrontements entre les groupes armés signataires (de l'accord de 2015) et les trubulences politiques entourant le référendum constitutionnel", souligne-t-il dans ce document.
"Malheureusement, presque aucun progrès n'a été réalisé dans l'application de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali", ajoute-t-il. "Alors que le pays entre dans une période électorale intense, s'achevant avec une présidentielle en 2018, le soutien inébranlable et l'engagement des parties signataires en faveur du processus de paix sont des pré-requis pour éviter de descendre dans un cercle vicieux de violence et de chaos, compromettant l'avenir du Mali et ses chances d'uen paix durable", affirme Antonio Guterres.
Le secrétaire général de l'ONU regrette en particulier l'absence de progrès administratifs et institutionnels à Kidal (nord) et Tombouctou (centre), ce qui "envoie de mauvais messages".
Antonio Guterres s'inquiète aussi dans son rapport "de la menace croissante" posée par des groupes terroristes à des pays voisins comme le Niger ou le Burkina Faso. A cet égard, "il appelle la communauté internationale à soutenir" la prise en charge régionale de la lutte contre le terrorisme, notamment via la création d'une force militaire conjointe à cinq pays du Sahel (Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad).
Cette force "peut aussi contribuer à un environnement propice pour la Minusma (force de l'Onu au Mali), afin qu'elle applique pleinement son mandat", observe-t-il. "Le succès de la force conjointe et celui de la Minusma sont intrinsèquement liés aux progrès du processus de paix au Mali", souligne-t-il.
La force Minusma de l'ONU compte quelque 13.000 hommes au Mali.