Le gouvernement vénézuélien a impliqué mardi le dirigeant de l'opposition Leopoldo Lopez dans un complot présumé pour "renverser" le président socialiste Nicolas Maduro, et a annoncé une arrestation.
Outre Leopoldo Lopez, en résidence surveillée depuis juillet, le gouvernement du président Nicolas Maduro a également impliqué l'ancien policier Oscar Pérez, auteur présumé de l'attaque à la grenade depuis un hélicoptère contre la Cour suprême (TSJ, Tribunal suprême de justice) à Caracas en juin dernier.
Le vice-président vénézuélien, Tareck El Aissami, a déclaré que les autorités détenaient "l'exécutant" du complot supposé, Manuel Chacin, affirmant qu'il était membre du parti Voluntad Popular -fondé par Leopoldo Lopez-, et qu'il avait été trouvé en possession d'engins explosifs.
"Ils s'apprêtaient à commettre des actes pour priver d'électricité plusieurs zones du pays. En plus de provoquer des perturbations dans les services bancaires, comme l'obtention d'argent via les distributeurs de billets, dans les services de l'eau et des combustibles", a affirmé le vice-président sur la chaîne nationale de radio-télévision.
Selon lui, Manuel Chacin communiquait avec Leopoldo Lopez par textos et appels téléphoniques pour planifier ces opérations et le "renversement" du régime.
Leopoldo Lopez, 46 ans, icône des antichavistes, a été placé en résidence surveillée en juillet après plus de trois ans de prison et une condamnation à près de 14 ans d'emprisonnement à la suite d'une vague de manifestations contre M. Maduro qui avait fait 43 morts en 2014.
Le vice-président --un fidèle de Nicolas Maduro-- a fait diffuser une vidéo montrant Manuel Chacin déclarant que "l'ordre était de désactiver les distributeurs de billets (...), attaquer les stations d'essence en coupant les tuyaux pour parvenir à une explosion sociale".
Dans un communiqué, le parti Voluntad Popular a démenti que Manuel Chacin soit l'un de ses adhérents.
"C'est un mensonge que notre coordinateur national (...) Leopoldo Lopez ait reçu des appels ou eu des contacts avec ce jeune qui, selon toute probabilité, a été torturé et forcé à des aveux manipulés, comme tant d'autres victimes et prisonniers de la dictature", déclare le communiqué.
Depuis ces dernières semaines, le Venezuela est touché par une pénurie d'argent liquide, que les experts expliquent par l'inflation galopante (720% à la fin de l'année, selon le FMI) et le peu de disponibilité des billets entrés en circulation fin 2016.
Certaines zones du pays sont également frappées de pénurie d'essence, que le gouvernement attribue aux retards de paiement des importations en raison des sanctions américaines.
Le 27 juin, l'ancien policier Oscar Perez avait survolé Caracas en hélicoptère et lâché quatre grenades sur le TSJ, avant d'ouvrir le feu contre le ministère de l'Intérieur, sans faire de victimes.
Le président Maduro, confronté d'avril à juillet à une puissante vague de manifestations hostiles qui a fait quelque 125 morts, a impliqué les Etats-Unis dans ce plan de sabotage, comme il l'avait fait dans le passé en accusant régulièrement Washington de vouloir le renverser ou l'assassiner.