La nouvelle publication «A Conflict Sensitive Approach to Field Research - Doing Any Better?» de swisspeace et de la Commission suisse pour le partenariat scientifique avec les pays en développement (KFPE) démontre que la recherche et les chercheurs font partie intégrante de la société et ce faisant, des structures de pouvoir aussi bien nationales qu’internationales. Ses auteurs concluent que la recherche n’est jamais vraiment «neutre»: même les meilleures méthodes n’éleveraient pas l’acceptance des résultats si les projets de recherche ne tiennent pas compte dès le départ des particularités du pouvoir politique en place, écrivent Laurent Goetschel et Sidonia Gabriel de swisspeace.
En matière de planification et de gestion de projets, les chercheurs peuvent beaucoup apprendre des expériences faites dans le domaine de la coopération au développement. Des méthodes de comportement dites «sensitives» en adéquation avec les contextes conflictuels y sont déployées depuis des décennies. Sur la base de cas concrets vécus au Soudan du Sud, au Népal ou en Ethiopie, cette nouvelle publication montre de quelle manière les chercheurs peuvent relever ces défis.
Les auteurs revendiquent que non seulement les chercheurs mais aussi les institutions d’encouragement à la recherche et les universités devraient prendre au sérieux les exigences particulières auxquelles la recherche est confrontée dans des contextes de conflit. Cela permettrait aux chercheurs d’éviter une propension à s’accrocher à des plans de recherche rigides. Parallèlement, les attentes trop élevées quant aux résultats des recherches devraient être revues à la baisse et le soutien politique nécessaire garanti.