Mali : l'ONU pour une lutte anti-terroriste respectueuse des droits de l'Homme

Mali : l'ONU pour une lutte anti-terroriste respectueuse des droits de l'Homme©Photo MINUSMA
Rencontre le 2 novembre 2017 à Bamako entre le sous-secrétaire général de l'ONU Andrew Gilmour et le Premier ministre malien Abdoulaye Maiga
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Lors de sa visite de quatre jours au Mali, qui s'est achevée le 5 novembre 2017, le sous-secrétaire de l'ONU, Andrew Gilmour, a rappelé l'obligation, pour les forces armées gouvernementales, de respecter les droits l'Homme dans la légitime lutte contre le terrorisme.

« La lutte contre le terrorisme ne peut réussir que lorsqu'elle est menée en respectant les droits de l'Homme », c'est le message passé par Andrew Gilmour lors des différentes rencontres avec les autorités, la société civile, les groupes armés. Le sous-secrétaire de l'ONU chargé des droits de l'Homme s'est dit particulièrement préoccupé par la situation des droits de l'Homme dans le centre du Mali. Selon lui, les cas d'abus et violations de droits humains sont légion dans cette partie du pays.
Dans la région de Mopti, où il s'est rendu, Andrew Gilmour affirme que des prêtres mais aussi des imams, ont tous fait part de leurs inquiétudes face aux menaces et exactions des groupes terroristes. Outre cette préoccupation, le sous-secrétaire de l'ONU appelle à éviter la stigmatisation d'une partie de la population. Andrew Gilmour estime que cela peut servir de terreau fertile pour le terrorisme.
Cette visite du secrétaire général adjoint intervient alors que certaines organisations de défense des droits avaient dans leur rapport accusé l'armée d'exactions dans le centre du pays. Andrew Gilmour estime qu'il ne lui revient pas de confirmer ces accusations. Toutefois, il souligne qu'il ne faut pas non plus automatiquement rejeter ces allégations qui pourraient favoriser l'impunité.

Pendant son séjour, le sous-secrétaire de l'ONU chargé des droits de l'Homme s'est rendu au poste de commandement de la Force conjointe du G5 Sahel. Selon Andrew Gilmour, son bureau va appuyer la Force anti-jihadiste du Sahel. Toutefois, il estime que la Force du G5 Sahel doit démontrer qu'il est possible de mener les opérations contre le terrorisme en restant respectueux des droits de l'Homme.
Le sous-secrétaire d’État chargé des droits de l'Homme :

 

Pour les responsables des groupes armés, le respect des droits humains ne peut se faire tant que l’impunité existe. Selon Sidi Brahim Ould Sidaty, président en exercice de la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA), les groupes armés ("Plateforme" et CMA) ont toujours dénoncé l'impunité, car selon eux, la justice est la seule garantie de la réconciliation des populations et du retour effectif de la paix :

 

La CMA est une rébellion hétéroclite à majorité touareg tandis que la "Plateforme" regroupe des mouvements proches du gouvernement malien. CMA et Plateforme qui, depuis deux ans, s’accusent mutuellement de provocations meurtrières, sont, avec le gouvernement de Bamako, signataires de l’accord de paix conclu il y a plus de deux ans à Alger et dont la mise en oeuvre patine.