La Mission de l'ONU au Congo a estimé samedi qu'une "avancée majeure" a été réalisée dans la lutte contre l'impunité des violences sexuelles en République démocratique du Congo, trois jours après la condamnation à perpétuité pour le viol de fillettes d'une dizaine de miliciens dont un notable dans l'est du pays.
Mercredi, un tribunal militaire a condamné à perpétuité le député provincial Frédéric Batumike et dix de ses coaccusés pour viol sur des fillettes âgées de 18 mois à 12 ans à Kavumu (Sud-Kivu) entre 2013 et 2016. Les faits ont été qualifiés de "crime contre l'humanité".
La Monusco a salué "la tenue d'un procès sans précédent ainsi que la décision prise, qui constitue une avancée majeure dans la lutte contre l'impunité des violences sexuelles en RDC", écrit dans un communiqué son chef, Maman Sidikou.
Par cette décision "la justice congolaise rappelle que personne n'est au-dessus de la loi, quel que soit son statut", ajoute le texte.
Cette décision est un "signe encourageant pour les nombreuses victimes de violences sexuelles et autres violations graves des droits de l'homme, dont les auteurs restent souvent impunis", estime la Monusco.
M. Sidikou a cependant exhorté les autorités congolaises à "poursuivre leurs efforts afin que tous les auteurs de violations des droits de l'homme, du droit international humanitaire et d'autres crimes graves soient traduits devant les juridictions compétentes, indépendamment de leur statut".
Mercredi, à l'annonce de la condamnation de M. Batumike - chef présumé de la milice Djeshi ya Yesu (Armée de Jésus) - parties civiles et ONG avaient revendiqué une victoire historique contre l'impunité des crimes sexuels en zone de conflit.
La partie est de la RDC est déchirée par des conflits armées depuis plus de vingt ans et des cas de violences sexuelles sont régulièrement rapportées.