Rappel du conflit au Yémen depuis l'intervention d'une coalition arabe sous commandement saoudien en mars 2015 pour stopper l'avancée des rebelles Houthis.
L'Arabie saoudite a intercepté mardi au-dessus de la capitale Ryad un missile que les rebelles ont dit avoir tiré contre le palais du roi Salmane.
Le pays est le théâtre de la "pire crise humanitaire au monde" et des millions de personnes sont directement menacées par la famine, d'après l'ONU. La guerre a fait plus de 8.750 morts et des dizaines de milliers de blessés. En outre, depuis fin avril, plus de 2.000 personnes sont décédées du choléra.
Originaires du nord du Yémen, les rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite, une branche du chiisme, sont accusés d'être appuyés par l'Iran.
- 'Tempête décisive' -
Le 26 mars 2015, neuf pays dirigés par l'Arabie saoudite lancent l'opération aérienne "Tempête décisive" (puis "Restaurer l'espoir") pour contrer l'avancée des Houthis vers le sud.
Ces rebelles, alors alliés à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, tenaient déjà Sanaa, la capitale, depuis septembre 2014, ainsi que de larges parties du nord, du centre et de l'ouest.
Le président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui avait fui à Aden (sud), se réfugie à Ryad.
Le 17 juillet 2015, le gouvernement annonce la "libération" de la province d'Aden (sud), premier succès des forces loyalistes appuyées par la coalition.
Jusqu'à la mi-août, les forces loyalistes parachèvent la reprise de cinq provinces méridionales, mais peinent à les sécuriser face à la présence d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique (EI).
En octobre, les forces gouvernementales reprennent le contrôle du détroit de Bab al-Mandeb, par où transite une bonne partie du trafic maritime mondial.
Le 7 janvier 2017, les forces gouvernementales appuyées par l'aviation et la marine de la coalition déclenchent une opération dans l'ouest. Le but est de reprendre les zones longeant la mer Rouge.
- Carnages -
Le 28 septembre 2015, le bombardement d'une salle de mariage à Mokha (sud-ouest) fait 131 morts. L'attaque est imputée à la coalition, qui dément.
Le 15 août 2016, la coalition bombarde l'hôpital de la ville d'Abs (nord-ouest): 4e attaque à toucher une structure de Médecins sans Frontières en un an.
Le 8 octobre 2016, un raid de la coalition lors d'une cérémonie funéraire à Sanaa fait 140 morts et plus de 500 blessés.
La coalition a été régulièrement critiquée pour des "bavures" ayant fait des victimes civiles lors de frappes aériennes.
- 'Crimes de guerre' -
En juin 2017, Human Rights Watch (HRW) affirme que les Emirats arabes unis, deuxième pilier de la coalition après Ryad, administrent au moins deux "structures de détention informelles" au Yémen. Abou Dhabi dément.
Fin septembre, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU décide d'envoyer des experts internationaux pour enquêter sur les allégations de crimes de guerre.
- Saleh tué par ses ex-alliés -
Le 23 août, la direction des Houthis qualifie de "traître" l'ex-président Saleh pour les avoir présentés comme des "miliciens". Fin novembre, la crise dégénère à Sanaa, où de violents combats éclatent entre les deux alliés.
Le 4 décembre, Ali Abdallah Saleh, qui avait tendu la main à l'Arabie saoudite, est tué par les rebelles, qui renforcent leur emprise sur Sanaa.
- Missiles sur Ryad -
Le 4 novembre, l'Arabie saoudite annonce avoir intercepté et détruit près de Ryad un missile balistique. Les rebelles affirment avoir lancé le missile pour viser l'aéroport de la capitale. Ryad accuse Téhéran, qui dément, d'être derrière cette "agression directe".
Deux jours plus tard, la coalition renforce le blocus qu'elle impose au Yémen, au bord de la famine.
Le 14 décembre, l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley déclare que le missile a été "fabriqué en Iran". Téhéran réplique que Washington cherche à masquer son propre rôle dans le conflit yéménite.
Le 19 décembre, l'Arabie saoudite intercepte au-dessus de Ryad un nouveau missile que les rebelles Houthis disent avoir tiré contre le palais Yamama, la résidence officielle du roi Salmane.