A l’issue d’une visite en Centrafrique, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, appelle la communauté internationale à « faire davantage" en faveur de ce pays où la situation "se détiore rapidement". La Centrafrique traverse depuis 2013 la crise la plus aiguë de son histoire.
La moitié de la population en Centrafrique a besoin d'aide. Cette crise constitue "l'une des tragédies humanitaires les plus négligées dans le monde", a déclaré mardi à Bangui le président du CICR, Peter Maurer, au dernier jour de sa visite dans ce pays.
Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la situation "se détériore rapidement". Au total, 20% de la population a dû fuir les violences, la part la plus élevée depuis le début des affrontements communautaires en 2013. Près de la moitié a été directement confrontée aux affrontements.
Le nord-ouest et le sud-est du pays sont les régions les plus touchées. Les déplacés ont souvent dû dormir dans des zones cachées "pendant des semaines et des mois", a rappelé M. Maurer. Et cela, "pratiquement sans abri, nourriture ou eau potable".
Malgré des besoins énormes et une "souffrance incessante", il a déploré le sous-financement des activités sur place. "Le CICR et les autres organisations ont le plus grand mal à garantir que les victimes aient accès" à une assistance, a-t-il dit.
La Centrafrique est le pays où des travailleurs humanitaires et des personnels de santé sont les plus ciblés dans le monde. En 2017, 13 collaborateurs de la Croix-Rouge ont été tués.
Maurer a lancé "un appel urgent à la communauté internationale pour qu’elle porte toute son attention sur ce pays et s'engage à faire davantage". Il souhaite une amélioration des conditions de manière durable.
Pendant quatre jours, M. Maurer a notamment rencontré le président Faustin Archange Touadéra et plusieurs ministres. Il a par ailleurs salué la volonté des autorités et les efforts du personnel de la Croix-Rouge.
Malgré les circonstances, il s'est réjoui de la volonté d'entreprendre "prometteuse" constatée auprès de la population. Il a notamment discuté avec la responsable d'une association de femmes dans le camp de Bambari. Celle-ci pourrait étendre davantage ses affaires avec une amélioration de la situation sécuritaire.
Maurer a aussi rencontré de nombreux enfants. "Il est bon de les voir s'amuser", a-t-il souligné. Le camp de Bambari accueille 20.000 personnes au total.