La coalition internationale antijihadistes conduite par les Etats-Unis, qui a frappé dans l'est de la Syrie des combattants pro-régime, avait jusque là évité de s'impliquer dans la guerre civile syrienne et ne combat pas le régime.
Elle a été créée en 2014 pour déloger le groupe Etat islamique (EI) des territoires qu'il contrôlait en Irak et Syrie. Washington a déployé jusqu'à 2.000 soldats en Syrie, principalement des forces spéciales, en soutien à leurs alliés des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition de combattants kurdes et arabes.
- Premières frappes antijihadistes -
En septembre 2014, les Etats-Unis, à la tête de la coalition, attaquent pour la première fois l'EI en Syrie, ouvrant un nouveau front dans la guerre contre le groupe, déjà cible de bombardements en Irak.
- Soutien aux Kurdes -
En octobre 2014, le département d'Etat révèle que des responsables américains ont rencontré pour la première fois des membres du Parti de l'union démocratique (PYD), branche politique des Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde syrienne.
En janvier 2015, les YPG chassent l'EI de la ville kurde de Kobané, frontalière de la Turquie, après plus de quatre mois de violents combats menés avec le soutien prépondérant des frappes de la coalition.
Les YPG deviennent le fer de lance sur le sol syrien de la lutte menée par la coalition contre l'EI.
- Bavures -
Le 17 septembre 2016, des frappes de la coalition font au moins 90 morts dans les rangs de l'armée syrienne dans la région de Deir Ezzor. Une erreur, se défend Washington, qui croyait viser des jihadistes. Damas s'insurge contre un raid "délibéré".
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état de plusieurs bavures de la coalition, qui assure prendre toutes les précautions pour éviter des victimes civiles.
- Forces prorégime bombardées -
Le 4 avril 2017, une attaque au gaz sarin à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb (nord-ouest), fait plus de 80 morts. Les Etats-Unis accusent le régime de cet "acte odieux".
Dans la nuit du 6 au 7 avril, 59 missiles de croisière Tomahawk sont tirés par deux navires américains en Méditerranée vers la base aérienne d'Al-Chaayrate, près de Homs (centre). Le Pentagone souligne que la frappe a "endommagé ou détruit 20% des appareils opérationnels de la Syrie".
Le 18 mai, des avions américains stoppent la progression de forces pro-régime vers Al-Tanaf (sud), en bombardant la tête d'un convoi qui s'approchait de la ville, une présence jugée menaçante par la coalition.
Le 18 juin, un avion de chasse américain abat pour la première fois un appareil militaire syrien accusé d'avoir bombardé les FDS. L'avion est abattu dans la province de Raqa (nord), un incident qualifié par Moscou d'"agression".
- Livraison d'armes aux YPG -
En mai 2017, la Maison Blanche autorise le Pentagone à livrer des armes aux YPG. La décision provoque la colère de la Turquie, qui considère ces milices comme l'extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste qui livre une lutte armée contre Ankara depuis 1984.
C'est la première fois qu'une administration américaine fournit officiellement des armes aux YPG. Les Américains avaient jusque-là toujours affirmé qu'ils ne livraient des armes qu'aux alliés arabes des YPG, et pas aux milices kurdes elles-mêmes.
En octobre 2017, les FDS, dominées par les YPG, chassent l'EI de son fief de Raqa après des mois de combats.
- Frappes contre des forces prorégime -
Le 8 février 2018, la coalition internationale affirme avoir tué au moins 100 combattants prorégime dans la province de Deir Ezzor, en riposte à une attaque contre le QG des FDS.
Dénonçant une "agression", les médias officiels confirment la mort de dizaines de personnes dans les tirs de la coalition alors que le pouvoir syrien a qualifié ces frappes de "crime de guerre".