Le gouvernement colombien et la guérilla de l'ELN reprennent jeudi à Quito les pourparlers de paix que Bogota avait suspendus le 10 janvier en raison d'une série d'attentats de l'ELN, ont annoncé mercredi les deux parties.
"Demain (jeudi, ndlr) à partir de 10 heures du matin à Quito (Equateur), nous inaugurerons le cinquième cycle des dialogues pour la paix entre le gouvernement national et l'ELN", a annnoncé sur Twitter l'équipe de négociation du président colombien Juan Manuel Santos.
La délégation de l'Armée de libération nationale (ELN), la guérilla guévariste, a confirmé cette reprise dans les mêmes termes, également sur Twitter.
La ministre équatorienne des Affaires étrangères, Maria Fernanda Espinosa, qui se trouvait à New York, a salué dans un communiqué "une grande nouvelle".
M. Santos, qui quittera le pouvoir en août, tente de conclure avec l'ELN un accord de paix similaire à celui signé en 2016 avec la guérilla des Farc, aujourd'hui désarmée et transformée en parti politique.
Un cessez-le-feu bilatéral avec l'ELN, le premier jamais conclu avec cette guérilla, avait été vigueur du 1er octobre 2017 au 9 janvier 2018. Il n'avait pas été renouvelé en raison d'une série d'attentats à l'explosif de la guérilla qui avaient tué huit policiers et fait plusieurs dizaines de blessés.
M. Santos, qui avait alors gelé les pourparlers entamés à Quito en février 2017, a annoncé lundi dernier qu'il avait ordonné la reprise des pourparlers avec l'ELN, en réponse au cessez-le-feu unilatéral observé par la guérilla à l'occasion des élections législatives de dimanche.
M. Santos a indiqué que les parties discuteraient d'"un nouveau cessez-le-feu et d'un arrêt des hostilités".
L'ELN a salué lundi cette décision dans un communiqué. "Nous répondons à l'appel du président Santos pour reprendre les conversations, avec la conviction qu'il vaut mieux dialoguer sur fond de cessez-le-feu bilatéral", a déclaré la guérilla dans un communiqué.
Selon une déclaration rendue publique mercredi par l'équipe de négociation de la guérilla, le chef suprême de l'ELN, Nicolas Rodriguez Bautista alias "Gabino", a indiqué que l'organisation guévariste "continuera à dialoguer" et "ne renonce pas à la paix".