La Procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda se trouvait la semaine dernière à Bangui à l’occasion d’une formation organisée à l’intention de la Cour spéciale (CPS) de Centrafrique qui se met progressivement en place. La magistrate gambienne a réitéré, dans son allocution, son soutien aux victimes.
"Il nous faut établir la vérité et rendre justice aux victimes de crimes atroces car il s'agit d'une demande du peuple centrafricain. Je suis venue à Bangui pour réitérer au peuple et à toutes les victimes centrafricaines et aux communautés affectées que nous sommes avec elles pour que justice leur soit rendue", a-t-elle déclaré le mercredi 21 mars à l'ouverture d'une formation à l'intention des magistrats de la Cour pénale spéciale. Une formation qui est aussi élargie aux magistrats d’autres juridictions du pays.
Ces professionnels du droit avaient trois jours pour passer en revue leurs principes de travail, un atelier rendu possible grâce à la Cour pénale internationale, l'Union Européenne ainsi que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).
Présent à la cérémonie d’ouverture, le Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji a rappelé que "les Centrafricains se perdent en conjectures", se demandant si la CPS sortira un jour des papiers pour accomplir son mandat. « La Procureure de la Cour pénale internationale et son bureau sont chez nous pour former les magistrats qui travaillent dans cette Cour", a assuré le chef du gouvernement centrafricain, promettant que cette cour mixte allait finalement être opérationnelle.
Lors de cette cérémonie, une lettre d'entente a par ailleurs été signée entre la Cour pénale spéciale et la Cour pénale internationale, en vue d’une bonne coopération entre les deux institutions.
La Cour pénale spéciale en République centrafricaine a été créée sous le gouvernement de transition de Catherine Samba- Panza, par la loi n°15.003 du 3 juin 2015. Elle est compétente pour enquêter, instruire et juger les violations graves des droits de l’Homme et les violations graves du droit international humanitaire, commises sur le territoire centrafricain depuis le 1er janvier 2003. Le travail de la CPS est complémentaire de celui de la Cour pénale internationale (CPI) à laquelle le même gouvernement de Catherine Samba-Panza a déféré la situation en Centrafrique depuis août 2012. La CPS, qui se met en place progressivement, est composée de magistrats et de personnel nationaux et internationaux.