Plusieurs anciens chefs d'Etat ou de gouvernement ont été incarcérés ces dix dernières années suite à des scandales financiers, à l'image de l'ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye, en détention préventive depuis un an et condamnée vendredi à 24 ans de prison.
Au Brésil, l'ex-président Lula, favori de la présidentielle d'octobre et condamné à 12 ans et un mois de prison, a jusqu'à la fin de cette journée pour se rendre.
- En Europe -
- Adrian Nastase (Roumanie): L'ancien Premier ministre social-démocrate (2000-2004), condamné à quatre ans et six mois de prison ferme dans deux affaires de corruption, a été incarcéré pour la première fois en 2012. Libéré de manière anticipée en 2013, il est retourné derrière les barreaux pendant quelques mois en 2014 après avoir été condamné pour avoir reçu des pots-de-vin.
- Svetozar Marovic (Serbie-et-Monténégro): L'ancien président a été condamné en septembre 2016 à trois ans et dix mois de prison pour corruption. Il a été l'unique président de l'union Serbie-et-Monténégro de 2003 à 2006, année où le Monténégro a proclamé son indépendance.
- Vlad Filat (Moldavie): L'ancien Premier ministre (2009-2013) a été condamné en 2016 à neuf ans de prison pour corruption et abus de pouvoir. Il était accusé d'avoir détourné 260 millions de dollars.
- Ivo Sanader (Croatie): Soupçonné de détournement de fonds, l'ancien Premier ministre (2003-2009), a été incarcéré à Zagreb de juillet à décembre 2011 et de novembre 2012 à novembre 2015. Il a été condamné depuis à plusieurs reprises, certaines procédures étant toujours en cours.
- José Socrates (Portugal): Mis en examen pour corruption, blanchiment d'argent et fraude fiscale aggravée, l'ancien Premier ministre socialiste (2005-2011) a passé plus de neuf mois en détention provisoire avant d'être assigné à résidence en septembre 2015 puis remis en liberté. Il a été formellement accusé en octobre 2017.
- En Amérique latine -
- Alfonso Portillo (Guatemala): L'ancien président conservateur (2000-2004) a passé plus d'un an dans une prison américaine. Il avait été extradé vers les Etats-Unis en 2013 et condamné à cinq ans et 10 mois de prison pour blanchiment d'argent dans des banques américaines, mais la justice a reconnu que les années passées en prison au Guatemala - où il a été détenu à partir de 2010 - pouvaient être inclues dans la peine.
- Otto Perez (Guatemala): L'ex-président conservateur (2012-15) a été placé en détention provisoire en septembre 2015, au lendemain de sa démission, accusé d'avoir organisé un réseau de corruption et perçu 800.000 dollars (710.000 euros) en pots-de-vin. La justice a décidé en octobre 2017 de le juger pour corruption.
- Ollanta Humala (Pérou): L'ancien président (2011-2016) et son épouse Nadine Heredia ont été placés en détention préventive pour 18 mois en février 2017 pour blanchiment d'argent lors de la campagne présidentielle 2011.
- Alberto Fujimori (Pérou): L'ancien président (1990-2000) a été condamné en 2009 à 25 ans de prison pour crimes contre l'humanité et corruption et en a purgé 12. Malade, il a bénéficié fin 2017 d'une grâce présidentielle controversée.
- Au Moyen-Orient -
- Ehud Olmert (Israël): L'ancien Premier ministre (2006-2009) a été condamné à 27 mois de prison pour des scandales de corruption. Il a été libéré en juillet 2017 après un an et quatre mois passés en détention.
D'autres chefs d'Etat ou de gouvernement ont été condamnés à de la prison ferme mais ont échappé à l'incarcération, après avoir bénéficié de grâce ou vu leur peine commuée.
A l'image de l'ex-président sud-africain, Jacob Zuma, dont le procès pour corruption a été renvoyé au 8 juin, plusieurs anciens dirigeants sont par ailleurs actuellement poursuivis par la justice dans des affaires et risquent des peines de prison.