Le projet d'ériger un mémorial faisant référence au massacre du peuple arménien avait été voté par le Conseil municipal de la Ville de Genève, en 2008. Un concours avait été organisé et le projet de l'artiste français d'origine arménienne Mélik Ohanian avait été primé en 2011.
Cette oeuvre est composée de neuf réverbères de bronze de près de dix mètres de hauteur, qui se terminent, à leur bout, par une ampoule en forme de larme. Le mémorial devait initialement être érigé au bastion Saint-Antoine, mais la découverte de vestiges archéologiques avait conduit à l'abandon de l'emplacement.
La municipalité avait alors jeté son dévolu sur le parc du Musée Ariana, près de l'ONU. Un choix qui avait une nouvelle fois dû être abandonné à cause des tensions diplomatiques qu'il avait provoquées, conduisant même à l'intervention de la Confédération. La Ville de Genève s'est finalement rabattue sur le parc Tremblay.
Liens privilégiés
Selon la Ville de Genève, les Réverbères de la mémoire rendent hommage aux liens privilégiés des Genevois et des Arméniens. "Le génocide de 1915-1917 perpétré par le pouvoir ottoman a suscité une émotion particulière et des actions de solidarité de la population genevoise", relève la municipalité.
L'oeuvre est offerte à la Ville de Genève par la communauté arménienne. Elle a été exposée, en pièces détachées, à la 56e biennale d'art contemporain de Venise, en 2015. Le chanteur Charles Aznavour, Ambassadeur extraordinaire de la République d'Arménie en Suisse, a participé à la cérémonie d'inauguration.
Le monument commémoratif suscite incompréhension et colère du côté de la Fédération des Associations turques de Suisse romande. Dans un communiqué, elle déplore que la Ville de Genève prenne le risque de "cristalliser l'hostilité entre des peuples présents sur sol suisse" avec une telle installation dans un parc public.
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