Les familles des victimes du massacre d’une cinquantaine de migrants en 2005 en Gambie et des organisations ghanéennes de droits de l’Homme ont lancé, mercredi 16 mai, à Accra (au Ghana), une nouvelle phase de la campagne pour l’extradition de l’ancien dictateur gambien Yahya Jammeh. Reed Brody, conseiller spécial de Human Rights Watch, était à leurs côtés pour leur apporter son soutien ; lui qui avait déjà été très activement impliqué dans la traque et le procès de Hissène Habré, l'ancien dictateur tchadien.
Pour lui, si la situation socio-politique et sécuritaire en Gambie n’est pas assez stable pour organiser le procès de Jammeh, les conditions politiques existent pour son extradition vers le Ghana. Accusé, outre les assassinats de ses propres compatriotes, d’être directement impliqué dans ceux de la cinquantaine de migrants massacrés en 2005 dans son pays, le Gambien séjourne depuis sa chute du pouvoir en Guinée Equatoriale, où il pense être en sécurité. Dans cette interview (vidéo) qu’il nous a accordée, en marge de la conférence de presse organisée dans la capitale ghanéenne, Reed Brody explique pourquoi la Guinée Equatoriale peut ne pas être un paradis éternel pour Yahya Jammeh. L’avocat américain analyse les chances d’aboutissement d’une demande d’extradition vers le Ghana. Se basant sur son expérience du cas tchadien…