L'annonce des résultats provisoires du second tour de l'élection présidentielle au Mali entre le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, donné favori, et l'opposant Soumaïla Cissé, envisagée mercredi soir, a été reportée à jeudi matin pour des raisons pratiques, a-t-on appris de sources gouvernementales.
"Le ministre de l'Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, annoncera jeudi les résultats", a déclaré à l'AFP un collaborateur du ministre chargé d'organiser les élections dans ce vaste pays du Sahel toujours confronté à la menace jihadiste malgré cinq ans d'interventions militaires internationales.
Ils seront proclamés "en direct sur la télévision nationale" ORTM "dans la matinée", selon la même source. L'annonce pourrait avoir lieu à 09H30 (GMT et locales), selon d'autres sources proches des autorités.
Initialement, le ministère avait annoncé pour mercredi à 17H30 la publication des résultats du second tour, qui s'est tenu le 12 août dans une relative indifférence de la population, l'issue du scrutin semble jouée d'avance.
"Mais les procès-verbaux physiques des résultats des localités de Tessalit, Ménaka (nord) et de Nampala (centre) sont attendus ce mercredi après-midi", a précisé le collaborateur du ministre. Un membre de la Commission nationale de centralisation des résultats a confirmé à l'AFP que les résultats de trois localités étaient attendus "ce mercredi pour boucler la boucle".
Le parti du président sortant a estimé mardi qu'Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, "serait réélu" de manière "large et confortable" pour cinq ans à la tête du Mali, après un deuxième tour marqué par les soupçons de fraude électorale et par une amélioration de la sécurité par rapport au premier, le 29 juillet, dont M. Keïta, 73 ans, était sorti largement en tête.
Le camp de son opposant Soumaïla Cissé estime que l'opposant de 68 ans serait élu si les résultats de "plusieurs localités du nord", "caractérisés par du bourrage d'urnes", étaient écartés.
Le vainqueur entrera en fonctions le 4 septembre avec la lourde tâche de relancer l'accord de paix conclu en 2015 avec l'ex-rébellion à dominante touareg.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement. Malgré l'accord de paix, les violences ont progressé.
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