Le procès en révision de l’ex-ministre rwandais du Plan Augustin Ngirabatware se tiendra du 24 au 28 septembre prochains devant la branche d’Arusha du Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux (MTPI). Selon une ordonnance disponible sur le site internet de cette institution, l’ordre de passage des témoins éventuels de la défense et de l’accusation sera annoncé en temps opportun. Au terme de son premier procès, Ngirabatware, docteur en sciences économiques de l’Université de Fribourg (Suisse), avait été condamné à 30 ans de prison, après avoir été reconnu coupable de génocide et de crimes contre l’humanité. Les juges avaient conclu qu’il avait, en avril 1994, incité, aidé et encouragé les miliciens de sa commune natale de Nyamyumba, dans la préfecture de Gisenyi (nord), à tuer leurs voisins tutsis. Dans une requête déposée le 8 juillet 2016 devant le Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux (MTPI), qui assure désormais les fonctions résiduelles du TPIR, l’ex-dirigeant avait demandé un nouveau procès, expliquant disposer de nouveaux faits l’exonérant de toute responsabilité dans les crimes pour lesquels il a été condamné. Le 19 juin 2017, le MTPI a fait droit à sa requête, faisant de lui le premier condamné du TPIR à obtenir un procès en révision. Initialement programmé pour février dernier, le nouveau procès sera reporté à la suite de la recomposition de l'équipe de défense.
En Tunisie, notre confrère Thameur Mekki, Rédacteur en chef de Nawaat, passe au crible les médias dominants auxquels il reproche d’avoir adopté une attitude hostile à la justice transitionnelle institutionnalisée dès 2014 à travers la création de l’Instance Vérité et Dignité (IVD). Motivés par des convergences d’intérêts politiques et économiques, ces médias servent à redorer le blason du clan du dictateur déchu Ben Ali, selon ce confrère. « Valorisant l’événementiel au détriment du mémoriel, favorisant le bashing de la justice transitionnelle, la réduisant à un projet individuel et prônant l’adoption d’un projet de loi présidentiel contre l’imputabilité, leur traitement médiatique a tourné le dos aux enjeux de la vérité, l’impératif de la réparation et la nécessité de la réforme », écrit-il.
Difficile processus de paix au Mali
Au Mali, la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation signé il y a trois ans par le gouvernement et une coalition rebelle à majorité touareg est l'un des principaux défis qui attendent le président réélu du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta. La mise en application de cet accord, qui était censé ramener la stabilité dans le nord du pays, accumule des retards imputables dans une large mesure à un climat de méfiance entre les signataires.
Le camp du président Keïta a beau affirmer que le projet séparatiste est abandonné dans le septentrion, ses détracteurs font remarquer que les autorités intérimaires mises en place dans cette partie du pays ont du mal à se faire accepter par leurs administrés, selon Baba Dakono, chercheur à l’Institut d’études de sécurité. Cité par Sidi Ahmed, le correspondant de JusticeInfo, l’universitaire rappelle en effet que pour de nombreux Maliens, l’Accord de paix n’engage que le gouvernement et les groupes armés qui l’ont signé.
Génération perdue
Enfin, un appel de l’Unicef en faveur des enfants rohingyas réfugiés au Bangladesh. « Si nous n'investissons pas dans l'éducation maintenant, nous courons le risque très réel de voir une ‘génération’ d'enfants rohingyas, des enfants qui n'ont pas les compétences nécessaires pour faire face à leur situation actuelle et qui seront incapables de contribuer à leur société quand ils pourront retourner au Myanmar », a prévenu Edouard Beigbeder, représentant de l’Unicef au Bangladesh, dans un communiqué de presse publié le 22 août. Selon la même organisation, il y a plus d'un demi-million d'enfants rohingyas dans les camps de réfugiés du sud du Bangladesh.