Zigiranyirazo, 70 ans, est représenté par deux avocats canadiens : Me John Philpot et Me Peter Zaduk.
La défense a estimé que le procureur n’avait pas fourni de preuves qui permettraient à la chambre de condamner Zigiranyirazo.
Zigiranyirazo est accusé notamment de s’être entendu avec certaines personnes pour planifier le génocide des Tutsis et d’avoir personnellement participé à certaines attaques.
Parlant spécifiquement d’un massacre perpétré au lieu-dit Kesho dans le nord du Rwanda le 8 avril 1994 en présence de l’accusé, selon le procureur, la défense a plaidé que Zigiranyirazo se trouvait plutôt à Kigali, pleurant la mort de son beau-frère Habyarimana tué dans un attentat aérien deux jours plus tôt.
Le procès Zigiranyirazo a commencé le 3 octobre 2001. Comme à l’ouverture de son procès, l’accusé qui a été autorisé à s’adresser à la chambre pendant quelques minutes, a regretté que le TPIR n’ait pas jusqu’à présent enquêté sur l’attentat contre l’avion d’Habyarimana.
« Pourquoi ce désintérêt total de la communauté internationale face à un attentat qui coûta la vie à deux présidents démocratiquement élus, et en cours de l’exercice de leurs fonctions, alors qu’elle s’est empressée d’ordonner des enquêtes sur l’attentat contre l’ex-premier ministre libanais, Rafic Hariri. Pourquoi deux poids deux mesures ? », s’est interrogé Zigiranyirazo. Habyarimana a été tué en même temps que le président burundais, Cyprien Ntaryamira.
Zigiranyirazo a indiqué que le procureur l’accuse d’avoir participé à l’extermination des Tutsis « alors que nous avons toujours entretenu des relations correctes et que j’en ai plutôt sauvé moi-même. »
« Je jure devant vous et je prends Dieu à témoin, je n’ai jamais attenté à la vie de personne, ni participé à aucun complot pour le faire », a déclare l’accusé.
AT/GF