29.05.08 - TPIR/ZIGIRANYIRAZO - LES DEBATS CLOS DANS L’AFFAIRE ZIGIRANYIRAZO

Arusha, 29 mai 2008 (FH)- Les débats ont été clos jeudi dans l’affaire Protais Zigiranyirazo, un beau-frère de l’ex-président rwandais Juvénal Habyarimana, poursuivi pour génocide devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Les juges se sont retirés pour délibérer au terme de deux jours de plaidoiries, au cours desquelles le procureur a requis l’emprisonnement à vie et la défense l’acquittement.

1 min 28Temps de lecture approximatif

Zigiranyirazo, 70 ans, est représenté par deux avocats canadiens : Me John Philpot et Me Peter Zaduk.

La défense a estimé que le procureur n’avait pas fourni de preuves qui permettraient à la chambre de condamner Zigiranyirazo.

Zigiranyirazo est accusé notamment de s’être entendu avec certaines personnes pour planifier le génocide des Tutsis et d’avoir personnellement participé à certaines attaques.

Parlant spécifiquement d’un massacre perpétré au lieu-dit Kesho dans le nord du Rwanda le 8 avril 1994 en présence de l’accusé, selon le procureur, la défense a plaidé que Zigiranyirazo se trouvait plutôt à Kigali, pleurant la mort de son beau-frère Habyarimana tué dans un attentat aérien deux jours plus tôt.

Le procès Zigiranyirazo a commencé le 3 octobre 2001. Comme à l’ouverture de son procès, l’accusé qui a été autorisé à s’adresser à la chambre pendant quelques minutes, a regretté que le TPIR n’ait pas jusqu’à présent enquêté sur l’attentat contre l’avion d’Habyarimana.

« Pourquoi ce désintérêt total de la communauté internationale face à un attentat qui coûta la vie à deux présidents démocratiquement élus, et en cours de l’exercice de leurs fonctions, alors qu’elle s’est empressée d’ordonner des enquêtes sur l’attentat contre l’ex-premier ministre libanais, Rafic Hariri. Pourquoi deux poids deux mesures ? », s’est interrogé Zigiranyirazo. Habyarimana a été tué en même temps que le président burundais, Cyprien Ntaryamira.

Zigiranyirazo a indiqué que le procureur l’accuse d’avoir participé à l’extermination des Tutsis « alors que nous avons toujours entretenu des relations correctes et que j’en ai plutôt sauvé moi-même. »

« Je jure devant vous et je prends Dieu à témoin, je n’ai jamais attenté à la vie de personne, ni participé à aucun complot pour le faire », a déclare l’accusé.

AT/GF