Il a allégué que l’accusé avait organisé des massacres de Tutsis en différents lieux de la préfecture de Gisenyi (nord), dont il est originaire.
Plus tôt dans la journée, un autre membre de l’équipe de l’accusation, le Burundais Sylvère Ntukamazina, avait affirmé que dans la soirée du 6 avril 1994, l’accusé avait participé, avec sa sœur, la veuve du président, à l’élaboration d’une liste de Tutsis et d’opposants hutus à éliminer. Ntukamazina a déclaré que la liste avait été dressée « dans le cadre d’un plan visant à venger la mort du président ». Selon le juriste burundais, cette liste a été remise au commandant du bataillon de la Garde présidentielle (GP), le major Protais Mpiranya, recherché par le TPIR.
« Nous disons que cet homme est coupable et nous avons établi au-delà de tout doute raisonnable son implication dans une entente en vue de commettre le génocide », a indiqué Ntukamazina.
En plus de ce chef d’entente en vue de commettre le génocide, l’accusé, également dit « Monsieur Z », est poursuivi pour génocide, complicité de génocide, assassinats et extermination.
La défense présentera ses plaidoiries jeudi et le jugement sera mis en délibéré immédiatement après. Elle entend développer surtout un alibi, en soutenant notamment que l’accusé n’est arrivé à la résidence présidentielle que le lendemain de l’attentat.
Elle compte, de cette manière, réfuter l’allégation selon laquelle Zigiranyirazo était avec sa sœur le 6 avril 1994, dans la soirée, notamment en vue de dresser une liste de personnes à tuer.
Zigiranyirazo fut préfet de Ruhengeri (nord) avant de démissionner en 1989, officiellement pour faire des études au Canada dont il fut expulsé en 1990.
En 1994, il n’occupait plus de fonctions officielles mais l’accusation soutient qu’il avait gardé, du fait de son appartenance à la famille présidentielle, de l’influence sur les militaires, les gendarmes et les miliciens Interahamwe, principaux bras armés du génocide.
Il a été arrêté à Bruxelles en juillet 2001et son procès a débuté en octobre 2005.
ER/AT/GF