Elle a également déclaré qu’une foule menée par l’accusé l’avait forcée à assister au meurtre de quatre de ses enfants.
Elle a ajouté qu’elle avait aussi assisté au meurtre de son mari, tué par l’ancien conseiller. “La première fois que Mika m’a envoyé chercher, je l’ai trouvé dans son bureau. Immédiatement, il m’a violemment arraché mes habits et m’a violée sur le sol en ciment”, a indiqué AX, révélant aussi que l’accusé l’avait violée en plusieurs occasions.
“Je me sentais si humiliée. J’avais perdu ma famille, maintenant j’allais perdre ma dignité. C’est comme si on m’avait tuée deux fois”, a déclaré le témoin qui, au souvenir de ce qui lui était arrivé, s’est effondrée.
L’acte d’accusation de Muhimana comprend plusieurs allégations de viol, mais l’accuse également d’avoir personnellement pris part à des massacres particulièrement brutaux.
A ce sujet, AX a informé la cour qu’après avoir tué son voisin, Assiel Kabanda, Muhimana aurait ramené sa tête et l’aurait accrochée à la maison de l’homme mort, disant : ‘ton voisin est revenu”. Kabanda avait fui dans les collines de Bisesero, où il avait été capturé.
Le témoin a également raconté à la cour comment Charles, un ancien policier communal tutsi, avait été capturé et ramené au secteur a Gishyita. “Ils l’ont émasculé et ont exhibé ses parties génitales dans le village, au bout d’une pique”, a-t-elle décrit.
Mika Muhimana, 54 ans, répond de quatre chefs D'accusation: génocide, ou dans l'alternative, complicité dans le génocide, et crimes contre l'humanité (viol et assassinat). Il plaide non coupable.
Son procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée par la juge pakistanaise Khalida Rashid Khan, assistée du Kenyan Lee Gaciuga Muthoga et du Ghanéen Emile Francis Short. Mercredi dans l'après-midi, le témoin sera contre-interrogé par l'avocat de Muhimana, le professeur James Nyabirungu Mwene Songa (République démocratique du Congo).
CE/KN/GF/FH(MH''0401A)