Arrêté aux Pays-Bas le 12 juillet 2001, Simon Bikindi, 50 ans, avait comparu pour la première fois devant le TPIR le 4 avril 2002. Il avait répondu par la négative à l'ensemble des cinq chefs retenus contre lui à l'époque. Le nouvel acte D'accusation comprend six chefs : entente en vue de commettre le génocide, génocide ou, subsidiairement, complicité dans le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, crimes contre l'humanité (assassinats, extermination et persécutions).
Le chef additionnel porte sur les actes de persécution à l'égard des Tutsis et des Hutus de l'opposition.
Présenté comme "un célèbre compositeur et chanteur de musique populaire", Simon Bikindi se serait "entendu avec le chef D'Etat, Juvénal Habyarimana, le ministre de la jeunesse et des sports, Callixte Nzabonimana, le chef des Interahamwe au niveau national, Robert Kajuga, les responsables politiques nationaux du MRND (l'ex-parti au pouvoir), tels que Mathieu Ngirumpatse et Joseph Nzirorera, et les chefs militaires affiliés au MRND tels que [le colonel]Théoneste Bagosora, en vue de militariser l'aile jeunesse du MRND, les Interahamwe, de leur inculquer une idéologie anti-tutsie et de faire de la propagande anti-tutsie", selon procureur.
En 1994, Simon Bikindi était fonctionnaire au ministère de la jeunesse et directeur du ballet Irindiro. Il était également membre du parti MRND.
Il lui est en outre reproché D'avoir collaboré avec D'autres "dans le but de lancer la Radio-Télévision Libre des Milles Collines (RTLM), une station de radio privée alignée sur les courants politiques extrémistes du MRND et de la CDR (Coalition pour la Défense de la République)".
Le procureur allègue que les chansons de Bikindi, diffusées sur la RTLM durant le génocide, prônaient la solidarité hutue et appelaient à l'extermination des Tutsis et des membres de l'opposition.
Simon Bikindi aurait par ailleurs pris part au recrutement et à l'entraînement des miliciens Interahamwe, fer de lance du génocide.
Simon Bikindi est également poursuivi pour participation directe à des tueries, notamment en commune Nyamumba, dans sa province natale de Gisenyi (ouest du Rwanda).
Simon Bikindi a comparu devant le juge de Saint-Kitts et Nevis, George Llyod Williams, de la troisième chambre. Il est représenté par l'avocat kenyan , Me Wilfred Ndiritu.
La date du début de son procès n'a pas encore été officiellement annoncée.
AT/GF/FH (BK''0308A)