Ils plaident non coupables des six chefs D'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité retenus contre eux.
Dénommé "GAT" pour préserver son anonymat, le dix-septième témoin à charge, est une femme qui travaillait au ministère de la santé. "Le ministre nous a demandé de donner une contribution pour aider l'armée à combattre l'ennemi", a rapporté le témoin.
l'armée gouvernementale était aux prises avec la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR), aujourdhui au pouvoir à Kigali. La demande du ministre aurait été formulée lors D'une réunion, dont Mme GAT a cependant affirmé ne pas se souvenir de la date. Elle a indiqué, en revanche, que cette réunion, qui regroupait essentiellement des agents du ministère de la santé, avait été organisée au Centre culturel musulman de Nyamirambo dans la ville de Kigali.
"Nous savions que l'argent servirait à l'achat D'armes pour tuer des civils tutsis", a soutenu GAT. Elle a indiqué avoir donné de l'argent contre son gré. Mme GAT a affirmé que si elle ne l'avait pas fait, elle aurait été accusée D'être complice du FPR.
Elle a déclaré qu'elle était intimidée par des membres de la milice Interahamwe qui travaillaient au ministère de la santé et qui avaient été désignés pour collecter l'argent.
Des agents de l'Etat se sont acquittés de cette contribution dans plusieurs départements, a dit le témoin. Mme GAT a ajouté que les agents du ministère de la santé devaient en outre verser une contribution annuelle, équivalant à deux journées de travail, au parti présidentiel, le MRND. Le témoin sera contre-interrogé jeudi par la défense.
Appelé aussi "Gouvernement II", ce procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana, assisté du Kenyan Lee Gacuiga Muthoga et de la Paksitanaise Khalida Rashid Khan.
Le juge Gunawardana est temporairement absent. La présidence est assurée par la juge Khan.
ER/PJ/AT/GF/FH(GVII''0225A)