Il y a deux semaines, l'ancien ministre de la Défense Juan Carlos Pinzón a déclenché une tempête politique, après avoir accusé "la majorité des membres" de la Commission vérité et réconciliation de Colombie (CVR) d'"avoir des affinités ou des liens idéologiques avec des groupes armés", sans fournir aucune preuve. Sa suggestion que les commissaires sont de mèche avec des groupes illégaux a suscité une indignation générale, qui ne s'est pas dissipée même après sa rencontre avec le président de la CVR, le père Francisco de Roux, après laquelle il a de surcroît réitéré sa déclaration dans une lettre ouverte.
À bien des égards, les critiques de Pinzón - qui dirige un institut politique créé par d'éminents chefs d'entreprise – étonnent. Il a travaillé pendant 12 ans avec l'ancien président Juan Manuel Santos, qui a signé l'accord de paix de 2016 avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui a créé la CVR, successivement en tant que chef de cabinet, ministre de la Défense et ambassadeur à Washington. Mais depuis qu'il s'est présenté comme candidat à la présidence en 2018, il a pris ses distances avec son mentor, assurant même qu'il avait secrètement voté "non" lors du plébiscite de 2016 sur l'accord de paix, après avoir fait campagne pour celui-ci.
Cependant, son accusation infondée occulte une critique plus significative : Pinzón a également laissé entendre que les membres de la CVR ont un parti pris politique de gauche - "s'alignant sur l'une des parties qui veut que sa version des faits devienne une vérité unique", selon ses termes - et a suggéré que les trois institutions du système de justice transitionnelle colombien devraient recruter de nouveaux membres afin de renforcer leur crédibilité. Cette perception souligne l'un des défis les plus pressants de la CVR : elle doit encore gagner la confiance des secteurs de la société colombienne restés sceptiques à l'égard de son travail, notamment les chefs d'entreprise, les politiciens conservateurs, les personnalités religieuses et l'armée. Si elle a fait des percées avec la plupart d'entre eux, elle s'est visiblement heurtée à de fortes difficultés avec le secteur privé.
Les chefs d'entreprise dans l'angle mort de la CVR
Bien que la plupart des chefs d'entreprise et des groupes industriels se détournent de la rhétorique de Pinzón, en privé beaucoup d'entre eux partagent sa perception d'un parti pris politique de la CVR. Un tweet de la commissaire Lucía González, datant de 2017, célébrant la création de leur parti politique par les FARC et affirmant qu'elle partageait leurs principes, a été ressuscité à la faveur des déclarations de Pinzón, remettant de l’huile sur le feu.
C'est un problème depuis le début. Le processus de sélection de la CVR - mené par un ancien et un actuel rapporteur spécial des Nations unies - a débouché sur un panel diversifié de commissaires, comprenant une leader de la communauté afro-colombienne, une avocat indigène, un major de l'armée à la retraite, une journaliste d'investigation, une directrice de musée, une chercheuse universitaire féministe, un expert en santé publique et un psychologue dont le travail a été centré sur les victimes. À sa tête a été nommé le père de Roux, un prêtre jésuite titulaire d'un doctorat en économie qui avait mené avec succès une expérience régionale de consolidation de la paix.
Leur formation, plus orientée terrain que recherche universitaire, s'est révélée adaptée à une approche de la recherche de la vérité centrée sur les victimes et sur la manière dont le conflit armé qui dure depuis 52 ans en Colombie a affecté les 20 groupes de population visés par le mandat de la CVR. Mais cela n'a pas aidé pour trois autres groupes spécifiques prioritaires - les agriculteurs, les éleveurs et les chefs d'entreprise. Leur distance a été réciproque : aucun des commissaires n'a une expérience du secteur privé, et par ailleurs, aucun dirigeant d'entreprise important n'a souhaité participer au processus de sélection.
Une opportunité de combler ce fossé s'est présentée lorsque la CVR a élu un nouveau commissaire en avril dernier, après le décès de l'écrivain Alfredo Molano fin 2019. Cependant, une fois de plus, aucun candidat issu du secteur privé ne s'est présenté et Alejandro Castillejo, un anthropologue qui a travaillé au sein de la CVR au Pérou et a étudié la transition sud-africaine, a été choisi.
Les chefs d'entreprise ont souligné que des milliers d'entrepreneurs ont été victimes d'extorsion, d'enlèvement ou de meurtre, et que des centaines d'entreprises ont été pillées, forcées de fermer ou ont opéré dans des régions où l'État était absent. Une réalité que les Colombiens, selon eux, n'ont pas reconnue. D'autre part, les associations de défense des droits humains dénoncent le fait que des entreprises et des hommes d'affaires ont volontairement financé ou conseillé des groupes comme les paramilitaires. Ce que le secteur privé a été réticent à admettre même si au moins l'un d'eux - le géant américain Chiquita, exportateur de bananes - a admis avoir tiré profit de la situation. Il y a aussi de nombreuses zones d'ombre, comme la distinction entre extorsion et financement du terrorisme.
Sans un dialogue ouvert sur ces questions, il sera difficile de faire émerger un récit plus complexe sur le secteur privé pendant un conflit.
Timides efforts de sensibilisation
La CVR a tenté de compenser cette limitation de plusieurs manières. Elle a invité Henry Éder, dirigeant d'une grande fabrique de sucre et fils d'une des premières victimes d'enlèvement et de meurtre des FARC, comme intervenant lors de son inauguration en novembre 2018. David Bojanini, qui était jusqu'à récemment le PDG de la plus grande société d'assurance colombienne et une voix très respectée dans la société, faisait partie de son conseil consultatif. Lui et Gonzalo Restrepo, un autre ancien PDG qui faisait partie de l'équipe de négociation de la paix, ont facilité des rencontres avec d’autres grands dirigeants du secteur privé.
En général, la commission s'est appuyée sur son président, le père de Roux, pour s'adresser aux hommes d'affaires, compte tenu de son expérience passée en matière de médiation. Par exemple, il a contribué à la création d'un groupe de 12 personnes - dont un ancien ministre des Mines, un PDG, un spécialiste de l'environnement et des dirigeants afro-colombiens et autochtones - qui a proposé une feuille de route pour la politique publique nationale en matière d'exploitation minière.
La CVR a tenu des dizaines de réunions avec des dirigeants du secteur privé et a publié une brochure spécialement conçue pour eux, expliquant la nature de son travail en combinant un rapport approfondi et des auditions publiques visant à permettre une catharsis collective sur les crimes de masse. Mais alors que la commission vient d'arriver à mi-parcours de son mandat de trois ans, les percées ont été au mieux timides et la confiance entre les deux faible.
Les différents efforts de sensibilisation ont rencontré toutes sortes de difficultés. La CVR a généralement privilégié les guildes de l'industrie du commerce comme moyen d'entrer en contact avec les chefs d'entreprises, mais les réunions ont souvent été marquées par la gêne et ont généralement impliqué des dirigeants ou des cadres intermédiaires, au lieu de leurs chefs. "Parler de non-récurrence donne l'impression que nous avons fait quelque chose de mal" ou "Nous avons besoin de garanties" entend-on souvent lorsqu’on leur demande de s’asseoir autour d’une table avec la CVR.
Méfiance mutuelle et faible intérêt
Les réunions ont été encore plus tendues lorsque des avocats étaient présents. Ils ont souvent demandé aux responsables de la CVR s'il y avait des informations incriminantes contre leurs clients et ont mentionné les accords de non-divulgation comme conditions préalables. "Lorsque les entreprises envoient d'abord leurs avocats, vous perdez immédiatement la possibilité d'avoir une conversation sérieuse", déclare un observateur extérieur qui a tenté de combler ce fossé entre les deux mondes en requérant l’anonymat.
La plupart de ces efforts n'ont pas abouti. Plusieurs personnes ayant une expérience directe de la question affirment que la décision de la CVR de canaliser les efforts par l'intermédiaire de groupements industriels et commerciaux était une erreur, car ceux-ci adoptent généralement des positions défensives pour protéger les intérêts de leurs membres, tandis que d'autres soutiennent que le manque de coordination au sein de l'institution les a découragés. Une grande entreprise s'est même plainte du fait que deux commissaires frappaient à sa porte séparément avec des messages différents. Un dirigeant qui a assisté à une audience publique sur la montée de la violence contre les défenseurs des droits humains, que la CVR a convoquée pour sensibiliser le public, a d'abord craint que son invitation en tant que "témoin" puisse signifier qu'il était convoqué.
Face à cette méfiance mutuelle, plusieurs organisations ont commencé à discuter de la manière d'aider la commission et le secteur privé à se rencontrer. Leur groupe de travail informel a rapidement été rejoint par l'ANDI, la plus puissante organisation patronale de Colombie, puis par la CVR elle-même. Ils ont rencontré l'universitaire d'Oxford Leigh Payne, qui a beaucoup travaillé sur la question. Mais après une année de discussions, leur seule avancée a été un protocole méthodologique, qui ne s'est pas traduit par une relation plus fluide.
"Parler du secteur privé avec la CVR a été incroyablement difficile et parler de la commission avec des chefs d'entreprise l'a été tout autant. Mais même ce document de procédure aurait pu déboucher sur autre chose s'il y avait eu plus de volonté des deux côtés", dit une autre personne qui a essayé d'agir, selon ses propres termes, comme « interprète simultané" entre les deux. En fin de compte, la CVR a mieux réussi à atteindre les propriétaires de petites entreprises et les éleveurs de bétail dans les zones rurales, qui ne se sentent pas identifiés aux guildes nationales et qui sont plus préoccupés par la réconciliation au niveau local.
Méfiance à l'égard des rapports d’ONG
Au total, la CVR a reçu 204 rapports et s'est entretenue avec 17 475 personnes. Mais la plupart des chefs d'entreprise craignent que la CVR ne soit proche des ONG de défense des droits humains et des victimes, dont beaucoup ont par le passé dénoncé et accusé les entreprises. Leur perception est aggravée par le fait qu'une majorité des enquêteurs de la commission viennent du monde universitaire ou d'organisations sociales.
La CVR insiste sur le fait que chaque rapport qu'elle reçoit reste confidentiel, ne représente pas son point de vue et est minutieusement corroboré et vérifié. Mais certaines ONG ont tout de même publié leurs rapports. En mai, plusieurs hommes d'affaires ont exprimé leur consternation après qu'un journal a publié les détails d'un rapport du Collectif d'avocats José Alvear Restrepo sur les entreprises et le conflit, juste après l'avoir soumis à la Commission.
Pendant ce temps, des organismes liés au monde des affaires ont essayé de persuader leurs dirigeants qu'ils devraient s'attacher à donner leur point de vue sur les événements, au lieu de se dérober. Une recherche de la Fondation Ideas for Peace, le principal groupe de réflexion colombien sur les questions de paix et de sécurité, a conclu qu'après avoir analysé 56 rapports d'ONG nationales et internationales de la décennie précédente, au moins 81 entreprises, principalement dans l'agroalimentaire et les industries extractives, avaient été citées en rapport avec des violations des droits de l'homme, du travail et de l'environnement dans le cadre du conflit. Cette réalité justifierait, selon la Fondation, que les entreprises et les groupes industriels commencent à réaliser l’importance de dialoguer avec la CVR.
Les chefs d'entreprise craignent toujours que les ONG de défense des droits humains ne jouent un rôle plus influent que celui de simple fournisseur d'informations. Un accord entre la CVR et l'ONG néerlandaise Pax for Peace visant à fournir un soutien technique et financier est considéré par certains cadres d’entreprises comme un signe de partialité, étant donné que cette dernière a rédigé un rapport incriminant liant deux sociétés d'extraction de charbon aux paramilitaires. "Dans un exercice comme celui de la CVR, qui consiste à favoriser le dialogue entre opposants, qui commence par établir la confiance pour ensuite parvenir à un consensus, le fait d'avoir une organisation militante comme Pax comme alliée contribue plus à alarmer qu’à apaiser", déclare un ancien cadre du secteur minier.
Les entreprises craignent plus la justice que la vérité
Ce n'est pas la vérité qui, depuis le départ, inquiète le secteur privé, mais la justice. La plupart de leurs discussions sur la justice transitionnelle se sont concentrées sur son bras judiciaire, la Juridiction spéciale pour la paix (JEP), et sur les implications d’une convocation possible en tant que "tiers acteur" ayant aidé ou encouragé des groupes armés, nous confient deux personnes qui discutent régulièrement de ces questions avec des chefs d'entreprise. Ces craintes ont été apaisées en 2018 lorsque la Cour constitutionnelle a annulé en partie cette possibilité, interdisant à la JEP d'assigner des civils à comparaître mais leur permettant de demander volontairement à être admis.
Une fois cette inquiétude dissipée, beaucoup d’entrepreneurs ont commencé à s’intéresser aux efforts de la CVR pour rechercher la vérité. Ils avaient deux craintes principales : le risque pour leur réputation et les éventuelles conséquences juridiques à l'avenir, même si les informations recueillies par la CVR ne peuvent pas être utilisées au tribunal. "Ils sont nerveux. Le simple fait de suggérer que quelqu'un pourrait mettre en doute leur réputation les terrifie et rien ne les effraie autant que la justice transitionnelle", déclare une personne qui a travaillé avec eux.
Les divergences politiques ont encore plus alimenté les craintes d'une chasse aux sorcières. Une campagne de désinformation menée à l'approche du plébiscite pour la paix de 2016 prétendait que la JEP aurait compétence sur la responsabilité des 57 entreprises mentionnées lors des procédures du tribunal spécial de Justice et Paix, institué pour juger les anciens paramilitaires il y a plus d'une décennie. Bien que démentie, cette campagne est toujours mentionnée dans les milieux d'affaires, selon deux sources concordantes.
Plusieurs conseillers informels ont fait pression sur la CVR pour qu'elle adopte une vision plus complète et plus nuancée du secteur privé. "J'ai vu la conversation évoluer, passant de la manière d'amener les hommes d'affaires à reconnaître leurs responsabilités, à la manière d'intégrer leur point de vue sur ce qui s'est passé en Colombie, et à comment cela n'exclut pas de confronter un certain nombre d'acteurs privés avec certains événements", dit l'un de nos interlocuteurs.
L'un des résultats de ces conversations a été la décision de la CVR de promouvoir un domaine de recherche sur les bonnes pratiques pour prévenir et atténuer les violations des droits humains, dans le cadre de son mandat - une première mondiale pour les commissions de vérité – et de documenter également les transformations positives. Cela pourrait donner aux entreprises et aux dirigeants l'occasion de partager d'autres types d'expériences.
Un rapport commandé, puis rangé dans un tiroir
Au moins un grand groupe d’industriels, l'ANDI, a décidé que les chefs d'entreprise devaient également soumettre un rapport, après que des industriels guatémaltèques, nous dit-on, leur ont conseillé de jouer un rôle actif dans la transition et de s'assurer que leur voix ne soit pas laissée de côté dans le rapport final de la CVR. En 2017, ils ont donc demandé à Jorge Giraldo Ramírez, Gloria Isabel Ocampo et Gustavo Duncan, trois chercheurs de l'université Eafit, dont le travail est respecté par un large éventail politique, de documenter l'expérience du secteur privé sur une période de 30 ans. L'université a annoncé que ses conclusions seraient publiées sous forme de livre et qu'Usaid avait fourni un financement.
Ensuite, quelque chose s'est produit. Après que les chercheurs aient présenté leurs travaux à l'ANDI en 2018, son conseil d'administration en a bloqué la publication et la soumission à la CVR. Il n'y a pas d'explication claire sur leur décision. Approché, l'un des auteurs a refusé de discuter de la question et le président de l'ANDI, Bruce MacMaster, n'a pas non plus souhaité répondu à nos questions.
Trois personnes ayant eu accès au rapport attribuent sa mise en veilleuse aux visions divergentes des chefs d'entreprise concernant l'accord de paix. "Ces dirigeants veulent bien que le véhicule CVR avance, mais avec le frein à main", dit un ancien dirigeant du secteur pétrolier. "Le monde des affaires est toujours fracturé : une partie soutient l'accord de paix, une deuxième s'y oppose et une troisième se retourne vers où le courant est le plus fort – ce qui signifie qu'ils sont passés du soutien à la critique maintenant [qu'Iván Duque, un critique de l'accord, est devenu président]. En fin de compte, la longue tradition qui consiste à suivre la ligne du gouvernement prévaut", déclare un autre observateur.
Cultivateurs de palmiers à huile : conversations interrompues
La CVR est toujours en pourparlers avec un certain nombre de groupes d'entreprises, bien que les progrès soient très lents. Depuis la mi-2019, il rencontre Fedepalma pour discuter de la manière d'écouter les expériences des cultivateurs de palmiers à huile. Ils ont conclu des accords préliminaires sur ce que pourraient être les espaces d'écoute, publié un rapport, un règlement public pour entendre leurs témoignages, et discuté longuement en privé avec les commissaires.
Mais là encore, en février, les conversations se sont soudain interrompues. Après que plusieurs ONG aient présenté un rapport sur la dépossession des terres dans les plaines orientales et aient inclus sur leur affiche une photo d'une plantation de palmiers, où le logo de la commission apparaissait en tant que sponsor, Fedepalma a envoyé à la commission une lettre cinglante. La réponse du président de la CVR a dit-on été bien reçue par le groupe industriel, et les a rassurés, mais l’affaire a fait reculer leurs discussions de quelques mois.
Les cultivateurs d'huile de palme sont l'un des cinq secteurs économiques que la CVR a récemment décidé de privilégier, étant donné qu’ils travaillent dans les zones rurales les plus touchées par la violence. Elle a par ailleurs progressé dans des discussions préliminaires avec Augura, la plus grande organisation d'exportateurs de bananes. Mais Les discussions avec Fedegan, qui regroupe des éleveurs de bétail, n'ont pas progressé au-delà d'une première réunion en 2019, au cours de laquelle son président José Félix Lafaurie - un critique virulent de la CVR - a remis leurs deux rapports publiés sur la façon dont les affiliés ont enduré les enlèvements, l'extorsion et le vol de bétail par des groupes comme les FARC pendant des décennies. Aucun de leurs présidents n'a souhaité répondre aux questions de Justice Info.
Enfin, les ambassades de Suisse, de Suède et des Pays-Bas ont tenté de faciliter le dialogue avec plusieurs entreprises, notamment minières, mais leurs bons offices n'ont pas eu beaucoup de succès jusqu'à présent étant donné que, comme le dit un observateur, "les diplomates ne peuvent pas faire grand-chose".
Deux voix importantes du monde des affaires se sont rapprochées de la CVR ces derniers jours. Le 30 juillet 2020, le géant pétrolier Ecopetrol, la plus grande entreprise colombienne, et l'Association pétrolière colombienne ont participé à la présentation d'un rapport de la fondation Ideas for Peace, qui détaille la manière dont leur secteur a été touché pendant le conflit, et qui fait notamment état des 1 563 attaques perpétrées entre 1985 et cette année contre le seul oléoduc Caño Limón - Coveñas. Selon le rapport, il y a eu plus de 3.600 attaques contre les infrastructures pétrolières pendant le conflit armé.
Les retards s’accumulent et le temps ne joue pas en faveur de la CVR, dont le mandat se termine en novembre 2021. Cela vaut aussi pour les hommes d'affaires, s'ils tiennent compte du conseil selon lequel s'ils ne parlent pas, d'autres le feront à leur place. Le fait que les deux parties puissent trouver un terrain d'entente, pourtant, améliorerait les chances du système de justice transitionnelle de favoriser la réconciliation entre les Colombiens.