Ils plaident non coupable.
Le septième témoin de l'accusation, dénommé "GAP" pour des raisons de sécurité, répondait, en contre-interrogatoire, à l'avocate canadienne de Bizimungu, Me Michelyne Saint-Laurent.
"l'avocate a dû forger ce document avec l'aide D'un Rwandais", a déclaré le témoin. Me Saint-Laurent venait D'exhiber un document en kinyarwanda (langue nationale rwandaise) présenté comme l'aveu du témoin devant la juridiction traditionnelle gacaca de son village.
Le texte en question ne fait pas mention de Casimir Bizimungu alors que le témoin a allégué, au début de sa déposition lundi, que l'ancien ministre avait appelé aux massacres des Tutsis quelques heures seulement après la mort du président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994.
"La signature au bas du document n'est pas la mienne. Vous pouvez comparer avec ma signature telle qu'elle se trouve à la fin de toutes mes déclarations [aux enquêteurs du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR)]. Vous verrez que c'est différent", a protesté le témoin.
M.GAP a ajouté qu'il navait jamais fait D'aveu devant une gacaca. "Jai tout simplement témoigné devant le tribunal gacaca de ma cellule en juin ou juillet de l'année passée. Je n'ai fait D'aveu que devant le parquet de la République", a-t-il précisé.
Selon sa déposition, le témoin GAP était chef de la police communale de Mukingo (province de Ruhengeri, nord du Rwanda) en 1994. l'ancien maire de Mukingo, Juvénal Kajelijeli, a été condamné à la prison à vie le 1er décembre dernier par le TPIR après avoir été déclaré coupable de génocide et de crimes contre l'humanité. Il a fait appel.
Le témoin GAP est actuellement détenu à la prison de Ruhengeri, accusé de génocide.
Le procès "Gouvernement II" se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge sri lankais Asoka de Zoysa Gunawardana, assisté du Kenyan Lee Gacuiga Muthoga et de la Pakistanaise Khalida Rashid Khan.
ER/AT/FH(GVII'0121A)