Le général Dallaire a jusque là témoigné contre le principal accusé, l'ancien directeur de cabinet au ministère rwandais de la défense, le colonel Théoneste Bagosora.
La gallerie publique était pleine. D'habitude, les débats au TPIR n'attirent pas beaucoup de monde. Plusieurs journalistes locaux et étrangers, des fonctionnaires du TPIR ainsi que des dizaines de curieux se bousculaient pour entendre ce "témoin privilégié" de la tragédie rwandaise. Ceux qui n'ont pas obtenu de places dans la gallerie ont suivi le témoignage sur les écrans installés dans la salle de presse du TPIR.
Le général Dallaire, 58 ans, en costume noir, chemise blanche et cravate bariolée, était arrivé dans les locaux du Tribunal, escorté par sa propre garde et des policiers de l'ONU. Cheveux gris, coupés court et moustache, l'ex-commandant de la MINUAR a répondu calmement aux question du procureur Robert White. Il sera plus tard contre-interrogé par les avocats de la défense. Sa déposition devrait durer jusqu'au 30 janvier.
Arrivé au Rwanda en octobre 1993, soit moins dune année avant le génocide, Roméo Dallaire quitte ce pays en août 1994, après avoir été témoin du génocide anti-tutsi et des massacres D'opposants qui ont fait un million de morts en trois mois.
La MINUAR n'avait pas réussi à arrêter ces massacres.
Bagosora est co-accusé avec l'ancien responsable des opérations militaires à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, ainsi que l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kanombe (Kigali), le major Aloys Ntabakuze. Tous plaident non coupable.
Leur procès, souvent appelé "Militaires I" se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté des juges russe Serguei Egorov et fidjien Jai Ram Reddy.
GA/AT/GF/FH (ML"0119D)