Selon lui, Justin Mugenzi a lancé cet appel au cours D'une émission diffusée par la Radio- télévision libre des mille collines (RTLM) en mai 1994. Il s'entretenait avec le rédacteur en chef de la RTLM, Gaspard Gahigi, selon le témoin.
l'accusé aurait déclaré que "pour en finir une fois pour toutes avec les Tutsis, il faut les exterminer jusquaux nourrissons." "Les Tutsis n'ont pas été tués lors de la révolution de 1959, ils ont été simplement expulsés. Cest pourquoi ils attaquent aujourdhui. Ces erreurs du passé ne doivent pas se répéter", aurait indiqué Mugenzi au cours de cette émission.
Le témoin a rapporté que de l'enceinte de la mosquée "Khaddafi" située à Nyamirambo, dans la banlieue de Kigali, où il était caché D'avril à juin 1994, il suivait régulièrement les émissions de la RTLM.
En le contre- interrogeant, l'avocat principal de Justin Mugenzi, le Britannique Me Howard Morrison, a voulu savoir comment il avait pu se procurer des piles durant toute cette période de troubles. Le témoin a répondu qu'il était arrivé à la mosquée avec une provision suffisante.
"Vous exagérez les propos de Mugenzi, pour le salir, pour compliquer sa situation", a poursuivi l'avocat. FW a juré qu'il reprenait les paroles de l'accusé " sans doute avec des omissions mais sans rien ajouter". "J'ai prêté serment et je crains Dieu. Je ne peux pas mentir", a assuré le témoin.
Me Morrison lui a suggéré que la seule fois où Mugenzi a évoqué la révolution de 1959 sur les ondes de la RTLM entre avril et juillet 1994, il était au micro du journaliste Noël Hitimana.
"Il est possible que Mugenzi ait oublié son interview avec Gahigi car il est intervenu plusieurs fois sur les ondes de la RTLM durant cette période", a répondu le témoin.
Justin Mugenzi comparaît aux côtés des anciens ministres de la santé Casimir Bizimungu, des affaires étrangères Jérôme Bicamumpaka et de la fonction publique, Prosper Mugiraneza.
Les quatre ex- dignitaires répondent chacun de six chefs daccusation de génocide et de crimes contre l'humanité. Ils plaident non coupable.
Casimir Bizimungu a été arrêté le 11 février 1999 au Kenya et les trois autres le 6 avril de la même année au Cameroun.
Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge Asoka de Zoysa Gunawardana (Sri Lanka), assisté des juges Khalida Rashid Khan (Pakistan) et Lee Gacuiga Muthoga (Kenya). Les débats se poursuivront vendredi.
ER/AT/GF/FH(GVII'1204A)