Un cadre syrien de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) a été condamné jeudi en première instance à la prison à vie en Hongrie pour terrorisme et crimes contre l'humanité, selon un communiqué du tribunal consulté par l'AFP.
Son rôle consistait à établir une "liste d'ennemis de l'islam à abattre (...). Il a été personnellement impliqué dans l'exécution de plusieurs personnes, dont la décapitation d'un chef de tribu", a indiqué le tribunal.
Il est aussi accusé d'avoir personnellement participé à l'assassinat d'un civil, d'après les éléments fournis par les procureurs.
La justice hongroise a prononcé une peine incompressible et définitive de 30 ans de réclusion, sans possibilité de libération conditionnelle.
Le parquet a fait appel pour alourdir la peine et la défense pour obtenir un acquittement, l'accusé niant les faits.
Selon l'accusation, l'homme de 28 ans, identifié dans les médias locaux comme F. Hassan, commandait en 2015 une unité de l'EI dans la province de Homs, exécutant les civils refusant de se ranger du côté du groupe terroriste. Sous son autorité, ont été tuées au moins 25 personnes, dont des femmes et des enfants, a-t-on précisé de même source.
Malte, la Grèce et la Belgique ont participé à l'enquête, coordonnée par l'agence européenne de coopération judiciaire Eurojust. Une dizaine de personnes ont apporté leurs témoignages.
Son avocat a déclaré que les éléments de preuves fournis par le procureur, notamment des enregistrements d'écoutes téléphoniques et les vidéos des meurtres, n'étayaient pas les accusations.
Selon l'agence européenne de coopération judiciaire Eurojust, F. Hassan avait obtenu le statut de réfugié en Grèce. Il se trouvait en Hongrie depuis plusieurs mois lorsqu'il a été interpellé à l'aéroport de Budapest en décembre 2018, en possession de faux papiers d'identité.
Dans la foulée, il a été condamné par la justice hongroise pour trafic illicite de personne et d'autres infractions, qui lui ont valu une interdiction de séjour en Hongrie. Il était en attente d'être expulsé lorsqu'il a été arrêté en mars 2019 dans un camp de rétention.