Emmanuel Ndindabahizi répond de trois chefs D'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité portant sur des massacres de Tutsis dans sa province natale de Kibuye (ouest du Rwanda). Il plaide non coupable.
Le témoin résidait à Kibuye en 1994. Il a été lui-même détenu au Rwanda pendant quatre ans, accusé de génocide. Il a été relaxé, faute de preuves.
Parlant de son propre cas, le témoin a déclaré que : "il y a des gens qui utilisent le génocide par jalousie".
Le témoin a notamment indiqué qu'Emmanuel Ndindabahizi n'a pas incité au génocide ni distribué des machettes qui ont servi à tuer les Tutsis à Kibuye. Le témoin a maintenu que l'accusé n'était pas à Kibuye au moment des massacres. Un ministre était un homme important, son passage ne pouvait passer inaperçu, a-t-il dit en substance.
Le témoin a par ailleurs déclaré avoir été "surpris" D'apprendre que quiconque faisait partie du gouvernement intérimaire était susceptible D'être poursuivi pour génocide", disculpant Emmanuel Ndindabahizi.
Le témoin a souligné que l'accusé ne pratiquait pas la discrimination ethnique.
Jeudi, le quatorzième témoin de la défense sera contre-interrogé par le procureur. Emmanuel Ndindabahizi est défendu par deux avocats français: Me Pascal Besnier et Me Guillaume Marçais. Le parquet est, quant à lui, représenté par le Nigérian Charles Adeogun-Philipps et le Tanzanien Wallace Kapaya.
Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté de l'Ougandaise Solomy Balongi Bossa et de la Pakistanaise Khalida Rachid Khan.
AT/GF/FH (NB'1105A)