Il a essentiellement mis en cause l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kanombe (Kigali), le major Aloys Ntabakuze, un des accusés dans ce procès.
"Je me tenais en dehors de nos logements lorsque l'avion [du président] a explosé avant de s'écraser au sol", a déclaré DBQ, lui-même ancien membre de l'unité D'élite dont Ntabakuze avait la charge en 1994.
Le témoin répondait au contre-interrogatoire de l'avocat canadien Me André Tremblay, co-conseil de Ntabakuze.
Aussitôt après l'attentat, les militaires se seraient livrés à la chasse aux Tutsis et à "leurs collaborateurs Hutus" qu'ils tenaient responsables de la mort du président, selon le témoin.
"Les ordres étaient donnés par Ntabakuze", a allégué DBQ, ajoutant que la 1ère compagnie à laquelle il appartenait fut la première à commencer les massacres.
Ntabakuze est co-accusé avec l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, considéré par le parquet comme "cerveau du génocide", l'ancien responsable des opérations militaires à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, ainsi que l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva.
Les quatre officiers rejettent les accusations selon lesquelles ils auraient été les principaux architectes du génocide rwandais.
DBQ a rejeté les observations de Me Tremblay selon lesquelles il aurait été envoyé par l'armée rwandaises pour déposer contre son client. "Personne ne m'a envoyé", a-t-il protesté, expliquant avoir fait le déplacement à Arusha après avoir été interrogé par les enquêteurs du TPIR.
Plus D'une fois le témoin s'est laissé emporter par la colère, en réaction contre Me Tremblay qui semblait mettre en doute sa crédibilité. "J'ai été témoin de ce que je vous dit, mais vous, vous ne parlez que sur la base d’ informations reçues", a-t-il lancé à Me Tremblay.
Le procès dit "Militaires I" se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté des juges russe Serguei Aleckseievich et fidjien Jai Ram Reddy.
Le contre-interrogatoire se poursuivra lundi. Le procureur a indiqué qu'il compte citer un autre ancien membre du bataillon par commando et un autre témoin la semaine prochaine.
GA/KN/CE/GF/FH (Ml'0926A)