L'Institut roumain de recherche sur les crimes du communisme (IICCMER) a lancé mercredi un appel aux descendants des victimes d'un ancien camp de travail communiste pour leur demander des dons d'ADN, afin de permettre l'identification d'ossements récemment retrouvés.
"C'est la première fois que nous lançons un tel appel, c'est un moment très important", a déclaré à l'AFP Gheorghe Petrov, archéologue expert en investigations spéciales de cet institut.
Les tests ADN ont été déjà utilisés dans les pays de l'ex-Yougoslavie pour identifier des victimes de la guerre.
La semaine dernière onze squelettes ont été exhumés, analysés et récupérés pour des tests ADN par une équipe d'archéologues et d'historiens menée par M. Petrov dans le village de Periprava (sud-est). Cinq de ces squelettes avaient été découverts initialement en 2013.
Les ossements ont été trouvés dans le cimetière de ce village du delta du Danube dans des tombes individuelles qui ne disposaient d'aucun marquage. Les morts avaient été enterrés sans vêtements, selon les archéologues, qui ont été accompagnés dans cette recherche par un procureur militaire et un médecin légiste.
Au moins 124 détenus ont trouvé la mort à Periprava, la majorité étant des opposants politiques au régime communiste, a précisé l'IICCMER.
Un ancien commandant de ce camp est jugé depuis fin avril à Bucarest, pour "crimes contre l'humanité". Ioan Ficior est accusé d'avoir soumis à un "traitement inhumain" les détenus du camp de Periprava, qu'il dirigea entre 1958 et 1963. Le Parquet a recensé 103 décès, dont il impute la responsabilité à M. Ficior.
Selon des chercheurs il y aurait à travers la Roumanie plusieurs milliers de victimes du régime communiste dont le lieu d'enterrement n'est pas connu.
Au total, plus de 600.000 Roumains ont été condamnés et emprisonnés pour des motifs politiques sous le régime communiste, entre 1945 et 1989, selon le musée mémorial des victimes du communisme de Sighet (nord), le plus dur de la répression ayant eu lieu dans les années 50.