C'est la défense de Ferdinand Nahimana qui a pris la parole en premier. Ferdinand Nahimana est défendu par l'avocat français Me Jean-Marie Biju Duval et une consoeur anglaise, Me Diana Ellis.
Me Ellis a D'emblée déclaré que les preuves documentaires présentées contre Ferdinand Nahimana proviennent D'une source non crédible, les archives de l'ancienne rébellion à dominante tutsie actuellement au pouvoir à Kigali, le Front patriotique rwandais (FPR).
"Etant donné que ce pays contrôle les archives, il donne ce qu'il veut donner.", a indiqué Me Ellis, suggérant "la manipulation". Pour Me Ellis, à aucun moment du procès, le procureur n'a donné "la chaîne de conservation de ces documents, c'est à dire de la source jusqu'au moment où ils sont présentés".
"Ces mêmes principes sont applicables sur des émissions [de radio] qui ne sont présentées que sous forme de copies", a-t-elle poursuivi, donnant en exemple "la nature incomplète" des interviews de Ferdinand Nahimana, notamment le 26 avril 1994.
Me Ellis a également mis en garde la chambre contre la rumeur et les fausses identifications de son client par les témoins de l'accusation.
"La question de l'identification se pose[...] Quand bien même Ferdinand Nahimana a occupé certains postes D'autorité, il y a lieu de rappeler qu'il a vécu dans un pays qui ne possédait pas la télévision".
Les plaidoiries se poursuivront jusque vendredi. Le parquet a requis la prison à vie contre les trois accusés.
Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine Navanethem Pillay et comprenant en outre les juges norvégien Erik Mose et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana.
AT/GF/FH(ME'0820A)