L’ex-maire a déclaré que les témoins qui ont déposé à sa charge sont des revanchards ou des délateurs agissant pour le compte d’Ibuka, la principale organisation rwandaise de rescapés du génocide.
"Il était très facile de trouver des témoins contre moi. Il suffisait de se référer à Ibuka", a soutenu l'accusé, affirmant détenir des preuves de cette délation, sans pour autant les produire devant la cour.
Parmi les 14 témoins cités par l’accusation, figure un ancien chef milicien détenu au Rwanda. Ce témoin désigné sous le pseudonyme GAO pour préserver son anonymat, a affirmé, dans sa déposition en juillet 2001, avoir participé au massacre de plus de 600 Tutsis, sur ordre de Juvénal Kajelijeli.
"Il (GAO) a signé un contrat pour témoigner contre moi", s’est défendu l’ ex-responsable administratif.
Les autres témoins à charge sont, selon ses propres termes, "des voleurs" et "des délinquants", auxquels il a infligé des sanctions quand il était maire de Mukingo.
"Ils sont venus se venger", a-t-il clamé vers la fin de son interrogatoire principal par son conseil, l’Américain Lennox Hinds.
L’après-midi, la représentante du bureau du Procureur, la Nigériane Ifeona Ojemini a commencé à contre-interroger l’accusé.
Les débats ont commencé avec une heure de retard dans la matinée, Kajelijeli affirmant s’être senti mal à son arrivée dans le prétoire.
Le procès se poursuit jeudi avec la suite du contre-interrogatoire.
Depuis le début du témoignage de Kajelijeli, le juge-président de la chambre, le Tanzanien William Hussein Sekule, ne cesse de l’appeler à être concis dans ses réponses pour faire avancer les procédures.
Cette chambre comprend également les juges Arlette Ramaroson de Madagascar et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.
ER/CE/FH (KJ'0416A)