Il est le vingt-huitième et dernier témoin cité par la défense dans cette affaire.
Le parcours de l'accusé
Au premier jour de son interrogatoire principal par l’avocat américain, Lennox Hinds, l’accusé a surtout retracé son parcours.
A la fin de sa formation artisanale en 1972, il devient chef de l’atelier de menuiserie de la mission catholique de Busogo. L’année suivante, il est nommé conseiller du secteur Rwinzovu. Gravissant les échelons de l’administration, il sera promu maire de Mukingo en 1988.
En février 1993, il est démis de ses fonctions suite, selon lui, à la pression du Front patriotique rwandais (FPR, aujourd’hui au pouvoir), alors en négociations de paix avec le gouvernement rwandais de l’époque.
Le 26 juin 1994, il est à nouveau porté à la tête de sa commune par "une assemblée représentative de toute la population", selon ses propres termes.
Pas de massacres à Mukingo
Dans une cassette enregistrée lors de son arrestation et auditionnée en audience lundi, il nie que des massacres aient eu lieu dans sa commune, depuis son retour aux affaires. "Je ne suis pas au courant de tueries qui se seraient passées après le 26 juin 1994 (dans la commune Mukingo)", affirme-t-il.
Pour la période du 7 avril 1994 au 26 juin 1994, il affirme, dans le même document sonore, qu’il résidait dans la commune Nkuli (voisine de Mukingo) où il possédait une maison.
Dans la cassette, l’accusé s’exprime en français alors que, devant les juges, il témoigne dans sa langue maternelle, le kinyarwanda, avouant avoir "des difficultés avec la langue française".
Vers la clôture de l’audience en fin d’après-midi, l’accusé a par ailleurs nié toute appartenance à un quelconque parti politique sous le multipartisme.
Le parquet allègue notamment que l’ex-maire aurait dirigé, au niveau de sa commune, la milice Interahamwe, aile jeunesse du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), ex-parti présidentiel.
L’interrogatoire principal se poursuit mardi.
Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, les juges Arlette Ramaroson de Madagascar et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.
ER/CE/FH (KJ'0414A)