Il a soutenu que la période allant de 1973 à 1990 avait été caractérisée par "une paix réelle, un climat serein, une tolérance mutuelle entre Hutus et Tutsis".
François-Xavier Bangamwabo s’est appesanti sur l’offensive de grande envergure lancée par le FPR le 8 février 1993. Cette attaque a causé des dizaines de milliers de morts et porté à un million le nombre de personnes déplacées, a-t-il dit. "On n’avait jamais connu un nombre aussi important de déplacés depuis le début de la guerre" en octobre 1990, a-t-il indiqué.
Pour lui, cette offensive menée, alors que des négociations étaient en cours, a entraîné une "grande colère", non seulement parmi ces déplacés mais aussi parmi d’autres citoyens. "A partir de cette époque-là, les Tutsis qui ont envoyé leurs enfants dans le maquis du FPR sont de plus en plus perçus comme co-responsables du drame des déplacés", a affirmé l'expert Bangamwabo, soulignant que "un grand malaise socio-politique s’installe alors".
Le témoin a expliqué qu’il existait, à l’époque, à l’intérieur du pays, des cellules clandestines du FPR qui recrutaient de nouveaux combattants, essentiellement parmi les jeunes tutsis.
L’interrogatoire principal s’est achevé lundi soir.Mardi, il sera contre-interrogé par le parquet.
Le professeur Bangamwabo est l'avant dernier témoin dans ce procès qui a commencé le 4 juillet 2001. Après lui, l’accusé Kajelijeli témoignera pour sa propre défense.
Juvénal Kajelijeli répond de onze chefs d’accusation de génocide et crimes contre l’humanité portant sur des massacres de Tutsis dans la commune de Mukingo et ses environs. Il plaide non coupable.
Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule et comprenant, en outre, les juges Arlette Ramaroson de Madagascar et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.
ER/AT/GF/FH(KJ'0407A)