Tous sont accusés D'avoir organisé des massacres de Tutsis dans la province de Butare lors du génocide de 1994.
Le conseil de Nsabimana , le Camerounais Charles Tchakounte Patie contre-interrogeait le témoin SS, ainsi dénommée pour des raisons de sécurité.
"Est-il correct, Madame, que votre déclaration écrite aux enquêteurs du TPIR du 20 novembre 1996, n’évoque nulle part, les propos que le préfet Nsabimana aurait tenus publiquement à l’endroit des personnes qui s’étaient réfugiées au bureau de la préfecture ?" a notamment demandé l’avocat camerounais.
Le témoin, une femme tutsie qui s’était réfugiée au bureau communal de Butare en avril 1994, venait d’affirmer devant le tribunal que l’ancien préfet, s’adressant aux réfugiés du bureau préfectoral, en avril 1994, leur avait conseillé de rester là, les assurant qu'il se chargerait personnellement de leur sécurité.
Certains d’entre eux ont été par la suite enlevés par des miliciens Interahamwe qui sont allés les tuer plus loin, selon le témoin.
Comme elle l'avait répondu mercredi dernier à Me Bergevin, conseil de Pauline Nyiramasuhuko, SS a nié s’être contredit. "Ce que je viens de dire
devant le tribunal, je l’avais dit dans ma déclaration écrite, à moins que les enquêteurs aient mal reproduit mes propos ou qu’il s’agisse d’une erreur
de traduction", a-t-elle expliqué.
Le témoin SS, à la barre depuis lundi dernier, est apparue tendue lors de ce contre-interrogatoire. "Arrêtons le procès et allons sur place à Butare", a-t-elle répondu à Me Tchakounte Takie qui lui demandait "quand et à quelle occasion Nsabimana s’était adressé publiquement aux réfugiés" du bureau préfectoral de Butare.
Le juge-président, le Tanzanien William Hussein Sekule, a dû intervenir à plusieurs reprises pour demander au témoin de "ne pas s’énerver, de se
sentir à l’aise et de se relaxer". Jeudi dernier, le tribunal avait prononcé une remise d’audience, le témoin affirmant se sentir mal.
Lundi, le témoin a également été contre-interrogée par le conseil de Nteziryayo, Me Marchand. Le contre-interrogatoire se poursuivra mardi.
Le procès du groupe de Butare se déroule devant la deuxième chambre de première instance, comprenant, outre le juge Sekule, les juges Arlette Ramaroson de Madagascar et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.
ER/CE/GF/FH (BU'0310A)