Ces organisations auraient existé avant et après le génocide de 1994.
A la lecture des membres du groupe Réseau Zéro, la défense a suggéré que le témoin lisait une liste plus qu'il ne se souvenait des noms de ces personnes.
"Le procureur a suggéré au témoin de se servir de ses notes, ce qui ne s'est jamais passé dans ce tribunal en dehors des témoins experts", a protesté un des avocats. La défense a alors demandé en bloc que la liste dont se servait le témoin lui soit communiquée, et que l'accusation reprenne ses questions sans que le témoin se serve de ses notes.
La défense a en outre observé que le témoin voulait faire croire qu'il se servait de feuilles vierges sur lesquelles il écrivait des noms, ce qu'a aussi tenté de soutenir le procureur. Les avocats ont fait valoir qu'il s'agissait D'un "manque D'honnêteté devant la chambre".
"Nous allons demander que la liste soit photocopiée et remise à la défense", a ordonné le juge président George Williams de Saint Kitts et Nevis qui
préside les débats, invitant la défense à tester la crédibilité du témoin lors du contre-interrogatoire.
Le parquet allègue que ces groupes, proches du pouvoir avant et durant les événements de 1994, avaient pour mission de traquer et D'éliminer les membres de l’opposition, perçus comme des complices de l'ennemi.
l'accusation soutient par ailleurs que ces groupes secrets dépendaient de l'"Akazu" (petite maison), "une petite clique de personnes très influentes proches de la famille du président Juvénal Habyarimana". La composition de l'Akazu s'étendait à quelques personnalités politiques et militaires, ainsi qu' à des hommes D'affaires essentiellement originaires du nord du pays.
Le "procès des militaires" regroupe l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, l'ancien responsable des opérations militaires à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, ainsi que l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kigali, le major Aloys Ntabakuze.
Le témoin a déclaré que les quatre accusés faisaient partie de ces groupes clandestins. Il a aussi ajouté que "tous les ministres, tous les préfets et tous les bourgmestres de tendance MRND-CDR (tendance extrémiste)" en faisaient également partie.
F poursuivra sa déposition jeudi devant la troisième chambre de première instance du TPIR, comprenant outre le juge Williams, les juges slovène Pavel Dolenc et sénégalaise Andrésie Vaz.
GA/CE/FH (ML-1127A)