Colombie : la Commission de la vérité, "pas un chemin vers l'impunité" (gouvernement)

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La future Commission de la Vérité en Colombie "ne constitue pas un chemin vers l'impunité", a assuré vendredi le chef négociateur du gouvernement dans le cadre des pourparlers de paix avec les Farc Humberto de la Calle.

"Je le confirme : la Commission ne constitue pas un chemin vers l'impunité, la Commission est un mécanisme extra-judiciaire conçu pour faire la lumière sur les faits qui se sont produits", a déclaré l'ex-vice-président colombien devant la presse à La Havane.

La veille, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et le gouvernement avaient annoncé un accord sur la mise en place d'une "Commission pour la recherche de la Vérité, la Cohabitation et la Non-répétition" après la signature d'un accord de paix, en négociations depuis novembre 2012 à La Havane.

Pour le négociateur de Bogota, cette Commission ne prononcera pas d'amnistie et fera partie "d'un système intégral de justice" dont "les deux parties reconnaissent la nécessité".

"Nous poursuivons les discussions (...) en parallèle sur les instruments de justice (...) qui établiront les responsabilités pénales", a-t-il encore précisé, tout en répétant que "la Commission de la Vérité ne tue pas la justice".

La question de la justice est un point particulièrement polémique du processus de paix ouvert en novembre 2012. Artisan du dialogue avec les Farc, le président colombien Juan Manuel Santos a toujours rejeté l'idée d'une "amnistie générale" qu'il considère "hors sujet".

M. de la Calle a indiqué qu'une des hypothèses étudiées serait la mise en place d'un "tribunal spécial" pour les principaux responsables d'exactions pendant ce conflit qui a fait plus de 220.000 morts et quelque six millions de déplacés en plus d'un demi-siècle.

De même, ces responsables pourraient obtenir un "traitement spécial" en cas de témoignage devant la Commission, prévu sur la base du volontariat.

Le 1er juin, le négociateur des Farc Pastor Alape avait déclaré ne pas écarter d'éventuelles incarcérations dans des centres de réclusion spéciaux si une Commission pour la recherche de la Vérité l'ordonnait, et à condition que les auteurs d'exactions dans les deux camps soient soumis au même traitement.