Le procès Cyangugu se déroule quant à lui devant la troisième chambre.
André Ntagerura a déclaré que la plupart de ces documents lui avaient été remis par le professeur Ferdinand Nahimana, un des accusés dans le procès des médias.
Il s'agit essentiellement de déclarations de l'ancien ministre Ntagerura dans la presse et des coupures de journaux relatant ses différentes missions à l'extérieur du Rwanda entre avril et juillet 1994.
Des témoins de l'accusation avaient déclaré que André Ntagerura se trouvait au Rwanda en train de diriger des massacres, y compris à des dates où il indique qu'il se trouvait à l'étranger.
André Ntagerura a conduit à plusieurs reprises la délégation gouvernementale qui devait négocier le cessez-le-feu avec l'ex-rébellion à dominante tutsie, le Front patriotique rwandais (FPR). De telles négociations se sont déroulées notamment en Tanzanie et dans l'ex-Zaïre.
La représenatante tanzanienne du parquet, Holo Makwaia a accepté que ces documents soient reçus comme pièces à conviction de la défense, à quelques exceptions près.
A une occasion par exemple, Holo Makwaia a contesté une traduction effectuée par Ferdinand Nahimana, arguant qu'il aurait fallu que la défense présente une version officielle visée par le greffe du Tribunal.
Deux juges sur trois ont suivi la représentante du parquet dans son raisonnement, et, en conséquence, le document contesté n'a pas été admis en preuve.
Le procès du groupe Cyangugu se déroule devant la chambre présidée par le juge de Saint-Kitts et Nevis George Williams et composée des juges, russe Yakov Ostrovsky et slovène Pavel Dolenc. C'est le juge Dolenc qui s'est dissocié de ses pairs.
André Ntagerura est coaccusé avec l'ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki, et l'ancien commandant du camp militaire de Karambo, le lieutenant Samuel Imanishimwe.
Ntagerura a été le premier à présenter sa défense, ses coaccusés suivront à partir du mois de septembre.
AT/DO/FH (CY-0723A)