La chef de la diplomatie suédoise Margot Wallström a justifié lundi son ambition d'une politique étrangère "féministe" comme un moyen de faire mieux respecter les droits de l'Homme à travers le monde.
"Cela va prendre plus de temps, être beaucoup plus difficile (...) d'atteindre une paix durable" si les dirigeants mondiaux ignorent les perspectives des femmes, a dit Mme Wallström lors d'une conférence de presse à Stockholm.
"Pour prendre l'exemple de l'Ukraine: si vous ne posez pas de questions sur la situation des femmes et des enfants, vous pourriez [rater le fait] que des crimes de guerre sont commis contre des femmes et des enfants", a-t-elle expliqué.
La ministre s'est dit consciente du caractère controversé du qualificatif "féministe", mais il "nous définit sur les questions de politique de sécurité. Ça s'applique à tout ce que nous faisons", a-t-elle insisté.
"Dans d'autres pays, [une politique étrangère féministe] peut avoir une connotation négative", a-t-elle relevé. Pour la Suède, "ce n'est pas un mot magique, c'est un outil".
En mars, la Suède avait mis fin à sa coopération militaire avec l'Arabie saoudite au nom des droits de l'Homme, entrainant un froid dans les relations entre les deux pays. La ministre des Affaires étrangères avait été empêchée de prononcer un discours devant la Ligue arabe, à la demande des diplomates saoudiens.
Mme Wallström, ancienne représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit auprès du secrétaire général des Nations unies, évitait pourtant d'évoquer directement la condition des Saoudiennes dans le texte de ce discours, publié sur le site internet de son ministère.