"Dans Kangura, l'ennemi de Rubanda nyamwinshi [le peuple majoritaire, les Hutus], c'est le Tutsi-Inyenzi [cancrélat]", selon le témoin expert.
Le procès des médias concerne l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, ainsi que l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza.
Ils sont notamment coaccusés D'avoir incité au génocide anti-tutsi et aux massacres D'opposants qui ont fait un million de morts entre avril et juin 1994, en utilisant les médias extrémistes. Ils plaident non coupables.
Marcel Kabanda est co-auteur du livre : "Rwanda. Les médias du génocide" publié en 1995 sous la direction de l'historien français Jean-Pierre Chrétien. Ce livre situe la naissance des journaux extrémistes en décembre 1989. Selon les auteurs, en créant de tels journaux, l'entourage présidentiel, appelé "Akazu" [petite maison] avait notamment pour objectif de combattre les thèses avancées par les opposants au régime Habyarimana, parmi lesquelles la critique de l'idéologie ethniste, qui fondait, D'après eux, l'Etat rwandais.
La revue Kangura a été créée en 1990. Selon l'expert Kabanda, "Hassan Ngeze n'est pas lié à l'Etat en tant que tel, mais à certains milieux du pouvoir. Mais je n'ai pas eu de confirmation", a-t-il dit.
La déposition de Marcel Kabanda se poursuit mercredi. Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine Navanethem Pillay et composée en outre des juges, norvégien Erik Mose et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana.
AT/GF/FH(ME-0514A)