Le procès concerne l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, ainsi que l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza.
Il avait été suspendu à la fin du mois de mars, au milieu de la déposition du quarante troisième témoin du parquet, le linguiste rwandais Mathias Ruzindana.
Marcel Kabanda a collaboré à la rédaction de l'ouvrage "Rwanda. Les médias du génocide", publié en 1995 sous la direction de l'historien français Jean-Pierre Chrétien. Ce dernier devrait également témoigner dans ce procès.
Marcel Kabanda a élaboré un rapport intitulé "Kangura, le média de la haine et du complot en vue du génocide" à la demande du parquet du TPIR.
Les avocats avaient plaidé que le témoin n'était pas expert au sens juridique du terme. Ils ont entre autres allégué qu'il n'était reconnu dans le domaine de la presse écrite et ont constesté son impartialité. Marcel Kabanda est Tutsi et membre de l'association "Survie", qui mène des réflexions en rapport avec le génocide anti-tutsi de 1994.
l'avocat américain Me John Floyd qui représente Hassan Ngeze a suggéré au témoin que "votre lecture des publications au Rwanda est colorée par votre héritage tutsi".
Marcel Kabanda a répondu que les origines de chacun n'étaient pas déterminantes par rapport aux interprétations qu'il fait des événements.
La déposition de Marcel Kabanda se poursuivra mardi devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine
Navanethem Pillay et comprenant en outre les juges, norvégien Erik Mose et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana.
AT/GF/FH (ME-0513A )