Le parquet entend prouver que les émissions de la RTLM ont incité au génocide anti-tutsi et aux massacres D'opposants qui ont fait un million de morts en 1994, selon un bilan établi par le gouvernement rwandais.
Mathias Ruzindana est un ancien professeur de linguistique, actuellement employé par la section des langues du TPIR dans ses bureaux de Kigali, ou siège également le parquet. Il a traduit les émissions de la RTLM du kinyarwanda au français et/ou à l'anglais. Son témoignage devrait également éclairer la chambre sur le contenu des ces émissions.
Le procès des médias concerne l'ancien promoteur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, l'ex-conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza, ainsi que l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze. Tous plaident non coupables.
La défense avait tenté de s'opposer à la déposition de Mathias Ruzindana, au motif qu'il serait partial et que son expertise serait douteuse, mais elle a été deboutée par la chambre.
Ferdinand Nahimana est représenté par l'avocat français Me Jean-Marie Biju-Duval, et une consoeur anglaise, Me Diana Ellis, Hassan Ngeze par l'Américain Me John Floyd et le Canadien Me René Martel, et Jean-Bosco Barayagwiza par l'Italien Me Giacomo Barletta Caldarera et le Béninois Me Alfred Pognon.
Jean-Bosco Barayagwiza boycotte ce procès depuis son ouverture sur le fond, alléguant que le TPIR serait manipulé par le gouvernement rwandais.
Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine Navanethem Pillay, et comprenant en outre les juges, norvégien Erik Mose, et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawaradana. La déposition de Mathias Ruzindana se poursuit jeudi matin.
AT/GF/FH (ME-0320A )