Les trois sont poursuivis pour des massacres de Tutsis perpétrés à Cyangugu durant le génocide de 1994. Ils plaident non coupables.
Dénommé "BZFH" pour protéger son identité, le neuvième témoin de la défense a déclaré qu'il n'avait jamais entendu dire que Ntagerura avait distribué des armes aux milices dans sa localité. Des témoins à charge ont rapporté que l'accusé aurait distribué des armes et des uniformes aux Interahamwe (milices civiles) à l'usine de thé de Shagasha, à Cyangugu.
"Je n'ai pas vu Ntagerura apporter des armes ou des uniformes à l'usine", a déclaré le témoin avant D'ajouter : "Cela ne serait pas passé inaperçu et les gens en aurait parlé".
Le témoin a en outre indiqué que si l'ex-ministre avait été à l'usine, cela aurait été un grand événement, étant donné que ce dernier était une grande personnalité. Des témoins de l'accusation ont affirmé que le travail à l'usine s'était arrêté à l'occasion de la visite de Ntagerura, mais BZFH a affirmé ne pas avoir été témoin, ni n'avoir entendu parler de cet événement.
Le parquet allègue par ailleurs que Ntagerura aurait autorisé que des véhicules de l'ONATRACOM (Office de transport en commun) soient utilisés pour le transport des milices et des munitions dans la province de Cyangugu.
l'interrogatoire de BZFH s'est déroulé en partie à huis clos. Ntagerura est défendu par l'avocat canadien Me Benoît Henry, et un confrère originaire du Congo démocratique, Me Rety Hamuli.
Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge George Williams de Saint-Kitts et Nevis, et comprenant en outre les juges, russe Yakov Ostrovsky, et slovène Pavel Dolenc.
GA/AT/GF/FH (CY-0313a)