"Le procureur veut nous entraîner dans le procès des médias, s'il veut ouvrir la boîte à Pandore, il peut y aller", a protesté l'avocat béninois, Me Sadikou Alao, co-conseil de l'accusé, au motif que la RTLM n'a pas été évoquée, ni lors de l'interrogatoire principal, ni par les témoins à charge. La chambre a autorisé que des questions à ce sujet soient posées par le procureur, ce dernier ayant parlé D'"un fait nouveau", en l'occurence un document mentionnant Laurent Semanza comme l'un des actionnaires de la RTLM.
Ce document portant la liste des actionnaires de la RTLM, parmi lesquels figure Semanza, a cependant suscité une polémique, la défense le qualifiant D'un "faux". "Ce document date du 1er août 1993 et il n'a été certifié conforme que le 30 novembre 1995", a plaidé Me Alao.
Me Alao a en outre soutenu que "ce document n'a pas de valeur juridique", car "c'est une copie certifiée conforme à Bruxelles", expliquant que la RTLM a été enregistrée au Rwanda et pas en Belgique. l'avocat a ajouté que le document avait été certifié par un membre du Front patriotique rwandais (FPR).
Le juge russe Yakov Ostrovsky, qui préside les débats, a décidé que la chambre allait vérifier l'authenticité du document, et rejeté une requête orale de la défense qui voulait citer Ferdinand Nahimana (promoteur de la RTLM), un des co-accusés du procès des media de la haine, à ce sujet.
Le procès Semanza se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, comprenant outre le juge Ostrovsky, les juges George Williams de Saint Kitts et Nevis, et Pavel Dolenc de Slovénie.
GA/GF/FH (SE-0227A)