Guatemala: procès de l'ex-dictateur Rios Montt en juillet

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Un tribunal guatémaltèque a fixé au 23 juillet le début du nouveau procès pour génocide de l'ex-dictateur Efrain Rios Montt et de son ancien chef des renseignements militaires José Rodriguez, a-t-on appris jeudi auprès d'une partie civile.

"Nous avons été notifiés (par le tribunal) que le début de l'audience publique a été programmé pour le 23 juillet", a déclaré à l'AFP Hector Reyes, juriste du Centre pour l'action légale en droits de l'Homme (CALDH), organisation qui figure parmi les plaignants.

Selon M. Reyes, l'ancien dictateur, au pouvoir de 1982 à 1983, pourrait participer au procès en visioconférence, du fait de la détérioration de son état de santé.

Efrain Rios Montt est accusé d'avoir fait massacrer 1.771 indiens mayas-ixiles alors qu'il était au pouvoir, pendant la guerre civile qui a ravagé le pays à partir de 1960 et jusqu'à 1996.

L'ex-dirigeant, aujourd'hui octogénaire, avait déjà été condamné en mai 2013 à une peine de 80 ans de prison, mais cette décision avait été cassée dix jours plus tard par la Cour constitutionnelle pour vice de forme.

Un nouveau procès avait été programmé pour janvier 2015. Mais il avait été reporté, la défense ayant obtenu la récusation de la présidente du tribunal, Jeannette Valdez, pour avoir émis un avis sur le génocide dans un mémoire de maîtrise écrit en 2004.

"Il y a suffisamment d'éléments convaincants pour prouver le génocide et les délits contre l'Humanité ou les crimes de guerre", a assuré à l'AFP Edgar Pérez, avocat de l'Association pour la justice et la réconciliation (AJR), également partie civile.

L'annonce de ce nouveau procès survient une semaine après le meurtre par balles de Francisco Palomo, un des principaux avocats de Rios Montt. La police n'a pas émis d'hypothèse sur le mobile.

La guerre civile qui a déchiré le Guatemala pendant 36 ans a fait 200.000 morts et disparus, selon les Nations unies.

Sous le régime de Rios Montt, l'armée appliquait une politique de "terre brûlée" contre les peuples autochtones, soupçonnés de soutenir la guérilla de gauche.

Selon ses défenseurs, l'ex-dictateur ignorait tout des agissements de l'armée.