" Kanyabashi est arrivé au bureau de notre secteur vers le 20 avril[1994], et a dit à celui qui était notre conseiller de secteur:"ailleurs on a terminé de tuer , qu'attendez-vous à votre tour?" a déclaré le témoin.
Mme QAM a affirmé que des miliciens et des policiers ont alors commencé à pourchasser les Tutsis dans ce secteur, qui était, selon elle, resté calme jusqu'à cette date. Des Tutsis ont été tués au lieu-dit Kabakobwa, où le témoin lui-même s'était réfugié, a-t-il dit.
Outre Joseph Kanyabashi, le procès du groupe Butare concerne l'ex-ministre de la famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko, première femme à être inculpée par une juridiction internationale; son fils Arsène Shalom Ntahobali; les ex-préfets Alphonse Nteziryayo et Sylvain Nsabimana, ainsi que le ex-maire de Muganza, Elie Ndayambaje. Ils sont tous poursuivis pour génocide et crimes contre l'humanité. Ils plaident non coupables.
Mardi, le témoin était contre-interrogé par les avocats de la défense. Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule et comprenant en outre les juges, lesothan Winston Churchill Matanzima Maqutu et malgache Arlette Ramaroson.
Le premier témoin était un enquêteur du parquet qui a photographié les lieux des crimes allégués. l'avocat kenyan de Ntahobali, Me Duncan Mwanyumba, a demandé que les débats soient reportés D'un mois mais sa requête a été rejetée.
BN/AT/PHD/FH (BT_1023A)