Le pasteur Ntakirutimana est coaccusé avec son fils Gérard Ntakirutimana, qui était médecin à Mugonero (préfecture Kibuye, ouest du Rwanda). Ils ont plaidé non coupables des cinq chefs D'accusation de génocide et crimes contre l'humanité retenus contre eux.
Environ huit cent mille Tutsis et Hutus modérés ont été tués au Rwanda entre avril et juin 1994. Le témoin QQ, un ancien employé dans le "complexe" de Mugonero, a indiqué qu'en 1995, il a pris part à l'exhumation de quelques six mille à sept mille corps enterrés dans des fosses communes près du complexe.
Le complexe de Mugonero comprend notamment une église adventiste où officiait le pasteur, un hôpital et une école D'infirmiers.
La défense a contesté ces chiffres, affirmant que le témoin exagérait. Elizaphan Ntakirutimana est défendu par l'avocat américain, Me Ramsey Clark, Gérard Ntakirutimana par Me Edward Medvdene, également citoyen américain.
La défense soutient qu'un pasteur, fût-il aimé et respecté, n'aurait pu faire quoi que ce soit pour arrêter le génocide anti-tutsi et les massacres D'opposants de 1994. Le défenseur de l'homme D'Eglise rappelle que même les puissances occidentales n'ont pas pu empêcher ces tueries, citant nommément la Belgique, la France et son propre pays, les Etats-Unis.
GG/AT/PHD/FH (NT_1018A)