Le premier témoin de la défense est un citoyen belge, Christian de Beule, qui a vécu au Rwanda pendant plusieurs années. Il a quitté le pays le 12 avril 1994, au lendemain du déclenchement du génocide anti-tutsi et des massacres D'opposants.
"Si jamais il allait au Rwanda, une chose dont il peut être sûr, c'est D'être condamné à la peine de mort", a déclaré le témoin.
Ntuyahaga refuse de se rendre au Rwanda pour y être jugé. Le témoin a affirmé que les tribunaux rwandais n'étaient pas impartiaux et que le droit de la défense n'était pas garantie.
Christian de Beule a ajouté qu'il y aurait au Rwanda un réseau de gens qui ont été forcés à témoigner faussement contre l'ancien officier.
"Même en cas D'acquittement, il devrait vraisemblablement être tué sur les collines du Rwanda", a dit Christian de Beule. Le témoin a indiqué qu'il existerait au Rwanda un service de renseignement relevant de l'armée qui serait utilisé par les autorités aux fins de torturer les gens.
Christian de Beule a ajouté qu'il détenait beaucoup D'informations sur le Rwanda, qui pourraient éclairer la cour appelée à prendre une décision. Le témoin a précisé que ces sources comprenaient notamment des organisations non gouvernementales et des associations de défense des droits humains.
Le témoin a néanmoins admis ne pas avoir suivi les activités de Bernard Ntuyahaga depuis le 7 avril 1994, période au cours de laquelle les crimes allégués ont été commis.
Le procès se poursuit vendredi avec la comparution D'un nouveau témoin de la défense.
NI/AT/PHD/FH (NU_0919A)