Le document gardé sous scellé par mesure de sécurité indiquait que ce témoin connu sous le pseudonyme de "GAF" était homme D'affaires depuis 1994, alors que la réalité est que dès le 16 avril 1994, il a rejoint les rangs de l'armée du Front patriotique rwandais, ex-mouvement rebelle à majorité tutsie.
"Il est vrai que J'ai rejoint l'APR dès le mois D'avril 1994, et que je l'ai servie pendant six ans, mais devant ce Tribunal, je ne pouvais répondre à une question qui ne m'était pas posée. Et D'ailleurs l'important est que J'étais appelé pour déposer contre Kamuhanda et non sur l'APR" a répliqué le témoin.
Au début de chaque déposition D'un témoin protégé, il est D'usage que le parquet dépose un document contenant les informations relatives à son identité. Le témoin est invité à les confirmer ou à les infirmer.
M. GAF n'a pas été non plus en mesure de citer les noms D'un quelconque frère ou soeur de l'accusé, alors qu'il avait affirmé les connaître très bien.
"La vérité est que tu ne connais pas Kamuhanda " a suggéré l'avocate, ajoutant que le témoin n'avait jamais vu l'accusé au lieu des crimes allégués dans l'acte D'accusation.
M GAF avait affirmé que le 12 avril 1994, Jean de Dieu Kamuhanda s'était introduit à l'église protestante de Gikomero dans un convoi de quatre véhicules et qu'il avait donné l'ordre de tuer les Tutsi qui y avaient cherché refuge. Le témoin n'a pourtant pas pu dire à la cour les habits que l'accusait portait ce jour là.
Jean de Dieu Kamuhanda répond de neuf chefs D'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité. Il plaide non coupable
Son procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule et composée en outre des juges malgache, Arlette Ramaroson, et lesothan Winston.Churchill Matanzima Maqutu.
Le procès se poursuit mardi matin avec la déposition du huitième témoin de l'accusation, dénommé "GEE". M. GEE a été entendu brièvement lundi soir.
BN/AT/PHD/FH (KH_0917A)