l'avocat américain de Kajelijeli, Me Lennox Hinds, a émis des objections quant aux références aux cartes et croquis comme sites de massacres ou fosses communes, arguant que Lucassen n'était pas présent au moment des faits et que ses commentaires se fondaient sur des ouï-dire. Me Hinds a plaidé que de tels commentaires portaient préjudice à son client.
Le représentant australien du parquet, Kenneth Fleming a répondu que le règlement de procédure et de preuve prévoyait l'admission de la preuve à ouï-dire pour autant qu'elle ait valeur probante. Il a invité la défense à contre-interroger le témoin sur les questions qui semblerait litigieuses. La chambre a soutenu l'argument de l'accusation.
Le hollandais Antonius Maria Lucassen avait déjà déposé dans la même affaire, mais a été obligé de le faire de nouveau, après que les parties sont convenues de recommencer le procès. Le procès avait été officiellement commencé sur le fond en mars dernier, mais avait suspendu son cours après la déclaration liminaire du procureur et la déposition de Lucassen. A la reprise au début du mois de juillet, l'on a décidé de recommencer le procès suite à la recomposition de la chambre avec en son sein deux nouveaux juges.
Avant la déposition de Lucassen mercredi, le témoin protégé "GDF" avait conclu sa déposition. "GDF" a largement déposé sur le fait qu'elle avait été violée pendant le génocide par un groupe D'Interahamwe sur ordre de l'accusé. La défense a demandé au témoin si la scène du viol allégué en 1994 ne se serait pas passée dans une zone sous le contrôle du FPR (alors mouvement rebelle Tutsi), rendant l'accès impossible aux Interahamwe. Le témoin a affirmé qu'elle s'était déplacée de lieu en lieu à la recherche D'une cachette, et qu'elle ne saurait se souvenir exactement où elle avait été à différents moments au cours du génocide.
Juvénal Kajelijeli est poursuivi pour onze chefs D'accusation, de génocide, crimes contre l'humanité et violations graves des conventions de Genève applicables en temps de guerre.
Le procès se poursuit jeudi matin avec la déposition du cinquième témoin de l'accusation, devant la deuxième chambre du TPIR, présidée par le juge tanzanien William Sekule, et composée en outre des juges malgache Arlette Ramaroson et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lésotho.
GG/BN/PHD/FH (KJ_0711A)